Après l’élection de Gabriel Boric, le plus dur commence
L’ex-leader étudiant élu président le 19 décembre entrera au palais de la Moneda en mars. Il devra tenir son cap dans un paysage politique en pleine recomposition.
dans l’hebdo N° 1688 Acheter ce numéro

© Cris Saavedra Vogel/ANADOLU/AFP
Le 19 décembre dernier, à l’issue du deuxième tour de l’élection présidentielle, le social-démocrate Gabriel Boric l’a emporté avec 56 % des voix sur le candidat d’ultradroite, José Antonio Kast. Dès l’annonce des résultats, les cris de joie et l’effervescence ont envahi les rues, du nord désertique au sud patagonique du Chili. Aux quatre coins du pays, les Chiliens ont fêté à leur manière, en chantant et en dansant, cette nouvelle avancée vers la justice et la dignité. À Santiago, plus d’un million de personnes ont envahi la bien nommée plaza Dignidad, épicentre de la révolte sociale de 2019 et point de départ de cette nouvelle ère politique. C’est en effet là que, le 18 octobre 2019, ce pays d’Amérique latine, réputé jusqu’alors pour sa stabilité, s’est embrasé. Les Chiliens ont obtenu la mise en place d’une Convention constitutionnelle ayant pour mission d’écrire la nouvelle charte démocratique du pays. Si elle est adoptée lors d’un référendum obligatoire en août 2022, elle remplacera celle de 1980, mise en place sous la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).
La révolte sociale d’octobre 2019 a mis en exergue les injustices générées par les politiques néolibérales installées depuis la dictature du général. Même si le pays a démontré une stabilité politique et économique unique pour l’Amérique latine ces trente dernières années, il a aussi privatisé tous les aspects de
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