Bonne année, bons polars

Où notre chroniqueur de bonne humeur recommande quatre livres policiers pour bien démarrer l’année 2024.

Sébastien Fontenelle  • 9 janvier 2024
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Bonne année, bons polars
© Pascal Bernardon / Unsplash

Bonne année à tou·tes ! Pour la commencer, penchons-nous sur quelques polars publiés (ou republiés) à la toute fin de l’année dernière, et dont on n’avait pas encore pu parler ici, faute de temps.

Les éditions 10/18 ont eu l’excellente idée de rééditer La Vallée de la peur, dernier roman d’Arthur Conan Doyle (1) mettant en scène Sherlock Holmes, dont on se dit, en l’ouvrant, qu’on le connaît par cœur, mais où l’on redécouvre, comme à chaque relecture, l’humour tranchant de Doyle – et le caractère parfois difficile du plus fameux détective de la littérature, qui, lorsque le docteur Watson essaie de lui dire qu’il « incline à penser », le coupe aussitôt, pour lui rétorquer : « Laissez-moi ce soin. »

1

Traduit de l’anglais par Maurice-Bernard Endrèbe, 10/18, 264 pages, 7,50 euros. Noter, chez le même éditeur, la réédition, sous une éclatante livrée, des Mystères de Paris d’Eugène Sue.

Lee Child, auteur états-unien, est un fabricant de page-turners : on a déjà dit dans cette chronique tout le bien qu’on pensait de son héros décroissant et minimaliste, Jack Reacher, dont le patrimoine s’élève en tout et pour tout à une brosse à dents, à une carte bancaire et aux vêtements qu’il porte – mais on doit aussi redire, en guise d’avertissement, que les aventures de cet ex-policier militaire devenu justicier solitaire sont parfois d’une rudesse un peu soutenue, et que ce nouvel opus, où il se trouve pris dans la guerre opposant deux mafias concurrentes dans une ville du Mississippi et s’en sort en démontant à peu près tout ce qui bouge (2), ne déroge certes pas à la règle.

2

Un homme de parole, Lee Child, traduit de l’américain par Elsa Maggion, Calmann-Lévy, 416 pages, 22,90 euros.

Autre faiseur de best-sellers, Craig Johnson narre, lui, depuis vingt ans, de livre en livre, la vie et l’œuvre de Walt Longmire, shérif du comté (imaginaire) d’Absaroka, dans le Wyoming, et en lisant le dernier paru (3), qui est un excellent cru, on vérifie qu’au fil du temps sa prose prend une patine quasiment jamesleeburkienne, lorsqu’il nimbe son récit d’une ambiance presque surnaturelle, ou lorsqu’il écrit par exemple : « Je me demande parfois si le vent manque aux arbres dans les moments rares où il se calme, où l’air est immobile et où les cieux d’un bleu pur, léger, se déploient au-dessus des montagnes. »

3

Le Pays des loups, Craig Johnson, traduit de l’américain par Sophie Aslanides, Gallmeister, 416 pages, 24,50 euros.

Auteur majeur de la littérature dite « des Appalaches », Chris Offutt, récemment revenu à l’écriture de livres après une longue interruption, confirme avec le très beau et remuant Les Fils de Shifty (4), dans lequel un autre policier militaire aide sa sœur shérif à résoudre des meurtres dans ces collines du Kentucky où règnent encore « les anciens codes, avec le strict minimum de mouvements », qu’il est surtout un important écrivain : encore un.

4

Traduit de l’américain par Anatole Pons-Reumaux, Gallmeister, 288 pages, 23,50 euros.

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Publié dans
De bonne humeur

Sébastien Fontenelle est un garçon plein d’entrain, adepte de la nuance et du compromis. Enfin ça, c’est les jours pairs.

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