Mercredi soir, dans le 11° arrondissement de Paris Bertrand Delanoë a confirmé son acceptation des caméras de vidéo surveillance rebaptisées « vidéo protection »

Claude-Marie Vadrot  • 6 novembre 2009
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Au cours de son compte-rendu de mandat dans le 11° arrondissement de Paris, Jeudi 5 novembre, questionné à plusieurs reprises sur le projet de vidéo surveillance à Paris, Bertrand Delanoë n’a pas pu s’empêcher de succomber au nouveau tropisme sarkozien : il n’a parlé que de vidéo protection tandis que dans la fond de la salle une immense banderole des Verts et du Collectif Démocratie et Liberté affirmait un refus « des caméras de vidéo surveillance de Sarkozy ». Le maire a répété que cette « protection » était inscrite dans son programme électoral tout en expliquant, ce qui peut paraître contradictoire que « ce qui se passe à Londres n’est pas notre modèles puisque les caméras n’ont pas permis d’empêcher les attentats mais seulement d’arrêter les terroristes ». Ce qui d’ailleurs, n’est pas exact. Il a ensuite ajouté que si personne n’était contre les caméras dans les couloirs d’autobus pour verbaliser les automobilistes empruntant ces couloirs, il ne voyait pas pourquoi il faudrait refuser les caméras qui sanctionnent les écarts de conduite et les délits sur la voie publique ». On a senti là, l’influence de Georges Sarre, chevènementiste, ex-maire du 11° arrondissement de Paris et surtout désormais maire adjoint à la sécurité de Bertrand Delanoë. Georges Sarre a ensuite repris la parole pour asséner, le maire ayant déjà quitté les lieux, au public son habituel discours sécuritaire, lequel prétend en gros, que les caméras sont nécessaires pour nous épargner les viols et le terrorisme…Exactement le discours qu’il a tenu face à moi sur France Ô récemment en m’accusant évidemment d’être du côté des violeurs et des assassins…

Il a évidemment, le maire n’ayant pas vraiment répondu sur ce point, passé sous silence tous les rapports français et anglais qui ont expliqué depuis des années que les caméras de surveillance ne servaient à rien.

Moyennant quoi, l’un et l’autre vont proposer les 23 et 24 novembre au Conseil municipal d’approuver le plan du ministère de l’Intérieur pour Paris et de financer tous les travaux à faire sur la voie publique pour installer et raccorder ces caméras. A la fin de l’opération, c’est à dire en 2010, Paris bénéficiera, si la proposition n’est pas rejetée, des 9500 caméras déjà installées dans le métro et dans les gares, des 120 qui servent à la préfecture pour réguler la circulation (et filmer en gros plan les manifestants), les 206 mis en place par la mairie et les 114 qui surveillent le stade du Parc des Princes seront complétées par le plan des 1154 caméras imposés à la capitale sans aucune concertation.

Ceux qui pourraient penser qu’il ne s’agit que d’une affaire de Parisiens doivent savoir que pour 2010, les principales villes de France devront être équipées de 40 000 caméras supplémentaires.

PS Les élus socialistes alignés en rang bien sages n’ont pas moufté et disons que la salle était… (au mieux) partagée sur la vidéo surveillance. Alors qu’elle a manifesté son ras de bol devant les interventions désordonnées des intermittents du spectacle qui ont desservi leur (juste) cause et énervé tout le monde avec leurs violences verbales. Il est vrai que, à l’extérieur, il y a avait une centaine de poulets et de gendarmes pour encercler un groupe de 25 intermittents. A se demander si la préfecture de police n’a pas cherché, avec cette exagération répressive, à plomber la réunion du maire…

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