Parutions de la semaine

Politis  • 28 février 2013 abonné·es

Histoire de la Résistance 1940-1945

Olivier Wieviorka, Perrin, 576 p., 25 euros.

L’historien Pierre Laborie écrivait dans un ouvrage majeur, les Français des années troubles. De la guerre d’Espagne à la Libération (Seuil, 2001) : « Il n’y a résistance que s’il y a conscience de résister. » Olivier Wieviorka fait sienne cette définition pour délimiter son objet, excluant le passeur de la ligne de démarcation ou le trafiquant de marché noir d’une histoire qui « reste à la fois un mystère et un enjeu de polémiques partisanes » jusqu’à nos jours. L’historien redimensionne ainsi une expérience qui demeura « de bout en bout minoritaire », « se préoccupa peu du sort des juifs », « joua un rôle limité sur le plan militaire », mais dont « l’apport politique fut en revanche immense » … Une somme appelée à devenir une référence.

Sur la question noire aux États-Unis (1935-1967)

Cyril Lionel Robert James, postface de Maboula Soumahoro, préface et traduction (de l’anglais) par E. Delgado Hoch, P. Le Tréhondat, R. Houlin & P. Silberstein, éd. Syllepse (Paris) et M. éditeur (Québec), « Radical America », 256 p., 15 euros.

Mondialement célèbre pour son ouvrage les Jacobins noirs. Toussaint Louverture et la révolution de Saint-Domingue, paru à Londres en 1938 et traduit clandestinement pendant l’Occupation par Pierre Naville (Gallimard, 1949 ; Amsterdam, 2008), l’historien C. L. R. James demeure pourtant méconnu en France. Ce livre, que les éditions Syllepse (en collaboration avec un éditeur québecois) ont eu la bonne idée de traduire, donne au public francophone l’occasion de découvrir l’approche originale de ce grand militant de la cause noire. Un ouvrage majeur, au contenu quasi exhaustif, qui retrace dans un style incisif les luttes contre le racisme et la colonisation et pour l’émancipation des Noirs des deux côtés de l’Atlantique, depuis l’invasion de l’Éthiopie en 1935 par l’Italie mussolinienne jusqu’au mouvement contre la ségrégation aux États-Unis des années 1960.

À qui profitent les OGM ?

Jacques Testart, CNRS Éditions, 75 p., 4 euros.

Toujours aussi précis et rigoureux, l’auteur dissèque les scandales d’une industrie des plantes génétiquement modifiées (PGM) où plastronne Monsanto. Un monde de mauvaise science, une technologie obsolète qui prospère sur ses promesses en masquant l’entourloupe de base. En réalité, que nous apportent les PGM ? Rendements, qualité, autonomie, meilleur environnement ? Rien de tout cela, mais des profits colossaux pour les firmes. Jacques Testart revient sur « l’affaire Séralini » [^2] et sur les résultats de l’étude (cancers de rats nourris au maïs GM). La bombe, c’est la démonstration que les évaluations menant à l’autorisation des PGM sont bidons.

[^2]: Voir Politis n° 1220, 27 septembre 2012.

Idées
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