La CGT dénonce la « politique de terreur » d’une filiale de La Poste

Le syndicat CGT veut en finir avec les méthodes plus que douteuses de l’entreprise de livraison DPD à l’égard de ses salariés.

Adrien Monnanni  • 6 février 2017
Partager :
La CGT dénonce la « politique de terreur » d’une filiale de La Poste
© Photo : DPD de

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis 2014, une vingtaine de ruptures conventionnelles, 19 accidents du travail, 87 licenciements et 39 démissions ont été répertoriés dans l’entreprise de livraison de colis DPD, filiale de La Poste, sur un total de 1 500 salariés. Ces statistiques impressionnantes sont pour la CGT révélatrices de « la politique de terreur » menée par l’entreprise.

Le site DPD de Mauguio, dans l’Hérault, est particulièrement représentatif des méthodes appliquées par la filiale du groupe postier. Sur place, le personnel a été diminué de moitié, obligeant les employés restants à livrer jusqu’à 200 colis par jour malgré du matériel en très mauvais état. Une cadence infernale qui a eu raison de Tony Fougère, chauffeur-livreur, gravement blessé au dos en janvier 2015. L’homme a confié au micro de France Bleu Hérault que DPD a refusé de le déclarer en accident du travail « avant que le médecin du travail intervienne ». Ce délégué du personnel, qui affirme également ne « pas avoir été rémunéré du 28 janvier au 4 mai 2015 » est aujourd’hui en passe d’être licencié.

L’affaire de trop

Autre fait marquant, le licenciement immédiat en décembre 2016 d’un chauffeur-livreur pour… trois minutes de retard dans la livraison d’un colis. L’affaire de trop pour la CGT, qui a décidé depuis fin janvier d’alerter l’opinion publique sur les pratiques managériales de DPD et la dégradation des conditions de travail des employés. Par-delà les procédures engagées aux prud’hommes, le syndicat prévoit dans les semaines à venir une série d’actions sur le site de Mauguio.

Économie
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Budget : le (très) décevant rapport sur l’imposition du patrimoine      
Analyse 2 décembre 2025

Budget : le (très) décevant rapport sur l’imposition du patrimoine      

Le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) a rendu, ce 1er décembre, un volumineux rapport sur l’imposition du patrimoine. Si celui-ci dresse le constat d’une imposition « très inégalitaire », ses recommandations restent, dans l’ensemble, peu ambitieuses.
Par Pierre Jequier-Zalc
Le « mécanisme de rééquilibrage », un discret mais dangereux dispositif du Mercosur
Décryptage 27 novembre 2025 abonné·es

Le « mécanisme de rééquilibrage », un discret mais dangereux dispositif du Mercosur

C’est une mesure qui n’a pas fait couler beaucoup d’encre. Le « mécanisme de rééquilibrage », ajouté à la dernière minute dans l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, présente un danger majeur pour l’amélioration des normes sociales, sanitaires et environnementales. Explications.
Par Pierre Jequier-Zalc
« L’accord UE-Mercosur, le traité de libre-échange le plus contesté de l’histoire européenne »
Entretien 27 novembre 2025 abonné·es

« L’accord UE-Mercosur, le traité de libre-échange le plus contesté de l’histoire européenne »

L’économiste Maxime Combes analyse les enjeux de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur. Il appelle à maintenir la mobilisation contre ce texte qui pourrait être ratifié dans les prochaines semaines.
Par Vanina Delmas
Comment la « taxe soda » sert à doper les profits et à licencier
Reportage 26 novembre 2025 abonné·es

Comment la « taxe soda » sert à doper les profits et à licencier

Ce sont deux fermetures d’usines qui font parler. La première, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), voit Orangina baisser le rideau d’une de ses quatre implantations en France. La seconde, à Crolles (Isère), concerne l’industrie historique de sirop Teisseire. Près de 300 salariés sont mis sur le carreau.
Par Pierre Jequier-Zalc