[PODCAST] Chez Free, ubérisation et souffrance au travail

[À l’écoute] Quel avenir pour les centres d’appels Free ? Incertain : des suppressions de postes et une restructuration massive se profilent.

Politis  • 8 avril 2021
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[PODCAST] Chez Free, ubérisation et souffrance au travail
© Photo : LIONEL BONAVENTURE / AFP

La direction du géant des télécommunications multiplie les pressions pour parvenir à une uberisation de ses centres d’appels. En partenariat avec Radio Parleur, cette émission « Penser les Luttes » interroge donc syndicalistes et spécialistes, pour mieux comprendre l’impact de ces restructurations massives.

Nos invité‧es :

  • Anousone Um, délégué syndical Sud chez CRM 08, une filiale de Free dans les Hauts-de-Seine. Auparavant appelé Mobipel le centre, il a depuis été racheté par le sous-traitant italien Comdata.
  • Emmanuelle Lépine, psychologue clinicienne, elle travaille au quotidien sur les sujets de souffrance et de maltraitance au travail.

Les 2 200 téléconseiller‧res qui travaillent pour Free ne semblent pas être la priorité du management. Il faut le dire, sur le marché ultra concurrentiel des télécoms, Free est le dernier opérateur à avoir gardé ses centres d’appels en France. Un choix « social » affirme Xavier Niel, PDG de l’entreprise. Le milliardaire se targue de maintenir des emplois dans l’Hexagone.

2021 s’annonce comme une année charnière pour le groupe Iliad, la structure qui chapeaute Free. Après le recours massif à la sous-traitance, c’est maintenant l’uberisation totale des centres d’appels qui est dans les tuyaux. Le but ? Compresser les effectifs et réduire, une fois encore, les coûts. Le projet, intitulé Free Proxi, vise à déployer des mini-centres d’appels autonomes les uns des autres. Il menace donc de démantèlement, à terme, tous les sites actuels. Par ailleurs, les craintes exprimées au sujet de ces nouveaux centres sont nombreuses. La principale : un management délétère induisant des souffrances quotidiennes pour les salarié‧es de Free.

© Politis

Animation : Martin Bodrero, journaliste pour Radio Parleur, et Erwan Manac’h, journaliste pour Politis. Production : Sophie Peroy-Gay, Erwan Manac’h, Martin Bodrero. Réalisation : Martin Bodrero.

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