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Politis  • 22 juillet 2010
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Le retour (discret) de la taxe

La nouvelle n’a pas fait grand bruit, pourtant elle le méritait bien. Un groupe d’experts issus du secteur financier – et non des moindres : HSBC, JP Morgan, etc. – et de prestigieuses universités ont remis discrètement, le 15 juillet, une étude de faisabilité détaillée sur l’éventualité d’une taxe sur les transactions financières. Les experts planchaient depuis novembre 2009, à la demande d’un groupe pilote international sur les financements innovants du développement composé de 55 pays (). Et ils ne voient aucun inconvénient à taxer les transactions de change entre les banques, notamment parce que ces systèmes prélèvent déjà des frais sur chaque transaction. Mieux, une microtaxe de 0,005 % suffirait à lever 33 milliards de dollars. Voilà qui contredit sérieusement le FMI, qui n’en voulait point, et le dernier G20 de Toronto, qui a tout simplement botté en touche.

*Retraites low cost

Examiné à huis clos en plein mois de juillet par la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, le projet de loi de réforme des retraites promet des retraites low cost aux salariés. Les députés ont eu entre les mains une étude d’impact qui confirme le retour à l’équilibre du système dès 2018. Les plus gros sacrifices seront assumés par les salariés du privé et du public, tandis que les colossaux revenus financiers seront à peine égratignés. Rien que la mesure du relèvement de l’âge pèsera 18,6 milliards d’euros en 2018, à la charge des seuls salariés. Et la convergence public-privé coûtera cher aux fonctionnaires : pas moins de 4 milliards d’euros. Sans le vouloir, l’étude démontre aussi que la vraie raison des mesures n’est pas liée à la démographie ni au manque de moyens. Mais ça, on le savait déjà.

Pfimlin sous pression

Le nouveau président de France Télévisions, Rémy Pfimlin, n’a pas tardé à être mis sous pression par le Crif. Ou plus précisément par un obscur sénateur « sans étiquette » de Haute-Garonne, un certain Jean-Pierre Plancade, qui l’a interpellé sur l’affaire al-Doura. Ce gamin tué en octobre 2000 à Gaza, vraisemblablement par des tirs israéliens. Les images de France 2 avaient fait le tour du monde. Le sénateur reprend à son compte les pires accusations de « mise en scène ». « Je mets “mort” entre guillemets » , dit-il. Comme si les parents, les voisins, la famille jouaient une sinistre comédie depuis dix ans, avec la complicité des nombreux journalistes qui leur ont rendu visite. C’est le site du Crif qui rend compte complaisamment de cette interpellation. « J’étudierai le dossier » , a répondu Pfimlin.

Les échos
Temps de lecture : 2 minutes
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