Valls, à contre-temps

Michel Soudais  • 21 juillet 2011 abonné·es

Premier à avoir annoncé sa candidature, en juin 2009, Manuel Valls, 49 ans, est un homme pressé. Pressé d’en finir avec le socialisme, selon le titre de son livre-manifeste (2008). Et s’il entend « tranquillement, fermement, représenter une gauche moderne et populaire » dans le sillon d’un socialisme réformiste défendu par l’ancien directeur général du FMI, pour lequel il s’était désisté, cet habitué des déclarations iconoclastes est entré en campagne en prenant le contre-pied du projet du PS (qu’il a pourtant voté) sur des points importants.


Les 300 000  emplois-jeunes chers à Martine Aubry, « je n’y crois pas, bien évidemment ! », a-t-il lancé devant 250 supporters, le 6 juillet. Quant à l’âge de départ à la retraite « il n’y aura pas de retour » à 60 ans, « le dire, c’est mentir aux Français ! » « Le rôle de la gauche n’est pas de refuser l’augmentation des annuités mais de la rendre possible, acceptable et équitable alors que l’espérance de vie augmente », a-t-il asséné, plaidant pour « un système de retraite par points ».

Bon dernier dans les sondages, le député maire d’Évry, qui a fait de la sécurité son credo, avait appelé en janvier à « déverrouiller les 35 heures ». Récemment, il a enjoint son parti à « ne pas courir derrière les Verts » lors d’une visite à la centrale nucléaire de Fessenheim, et critiqué « la démondialisation », «
concept totalement réactionnaire ». Parrainé par 16 maires de villes de plus de 10 000 habitants, une manière de cultiver son image d’élu de terrain, il est entouré d’une équipe de campagne surtout constituée d’élus d’Île-de-France.

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