Demander des génériques

Thierry Brun  • 24 novembre 2011 abonné·es

Que faire ?

N’hésitez pas : demandez à votre médecin de vous prescrire de préférence des médicaments génériques adaptés à votre état de santé. Idem avec votre pharmacien. Celui-ci peut remplacer les médicaments de marque de votre ordonnance par leur équivalent générique. Faites-vous alors repréciser la posologie et le nom du médicament correspondant. C’est très simple, mais peu de personnes le font. Surtout, les différents acteurs du système de santé font de la résistance. Souvent, le pharmacien ne vous propose pas de médicaments génériques, notamment parce que son chiffre d’affaires dépend de la vente de médicaments coûteux et parce qu’il ne touche pas de commission de la marque en vendant un générique. Pharmaciens et médecins ne peuvent vous refuser la prescription de génériques, sauf si la nature du médicament ou les caractéristiques de la maladie l’exigent.
Dans les départements appliquant le dispositif « tiers payant contre génériques », un pharmacien peut en revanche refuser le service tiers payant (c’est-à-dire la dispense de l’avance de frais) à une personne si celle-ci ne veut pas que le générique soit substitué au médicament de marque.

Dans tous les cas, ne vous laissez pas faire, car si l’on en croit la Sécurité sociale, le taux de substitution par des génériques a tendance à stagner depuis quelques années, et même à baisser pour certaines molécules.

Pourquoi ?

Les médicaments génériques sont des copies de médicaments dont le brevet a expiré après vingt ans d’exclusivité pour le fabricant. Ils sont sûrs et efficaces. Ils sont d’ailleurs fabriqués selon les mêmes normes strictes et subissent les mêmes contrôles que l’original, parfois dans les mêmes usines que les médicaments originaux. Seul l’enrobage peut varier et dans certains cas, peu nombreux, entraîner de nouveaux effets secondaires ou certaines contre-indications, comme des allergies.

Les génériques sont moins coûteux (55 % du prix d’un médicament de marque) et permettent donc de réduire le déficit de la Sécurité sociale. Leur utilisation a ainsi permis 1,3 milliard d’euros d’économies en 2010. Mais plusieurs obstacles s’opposent à leur développement. La Mutualité française et le Syndicat des médecins généralistes MG-France ont mis en cause récemment le comportement des laboratoires, les accusant de freiner, voire d’empêcher, l’arrivée des génériques. Autre problème : le prix moyen des génériques en France est plus élevé que dans le reste de l’Europe. Il reste donc des marges de manœuvre.

Comment ?

-Ignorer les rumeurs, par exemple celle qui circule sur Internet ou dans certains journaux à propos du Spasfon générique, prétendument plus cher.

-Consulter par exemple la rubrique médicaments de la Mutualité française, qui fédère la quasi-totalité des mutuelles de santé en France et représente près de 40 millions de personnes. Une plaquette « Mieux connaître les médicaments génériques » se trouve également sur le site. www.mutualite.fr

Le geste utile
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