Les banques notées à leur tour

Pauline Graulle  • 10 novembre 2011 abonné·es

Et si, au lieu de noter les États, on notait les banques ? C’est l’exercice auquel se sont livrés Attac et les Amis de la Terre. Le 2 novembre, en marge du G20, ces associations ont présenté leur rapport Les banques sous pression citoyenne : l’heure de rendre des comptes. Conclusion sans surprise : « Elles ont encore un long chemin à faire pour prendre pleinement en compte les aspirations de la société et les exigences des écosystèmes. »

Un questionnaire a été envoyé aux dix principaux groupes bancaires actifs en France. « Seule la Nef fait un sans-faute dans trois domaines (spéculation et prises de risques, politiques commerciales, impact social et environnemental) » . Comme dans le « palmarès Politis » des banques les moins pires (voir Politis n° 1144), la Nef arrive première dans le classement général, suivie du Crédit coopératif et de la Banque postale.

Attac et les Amis de la Terre constatent que « plusieurs banques […] ont augmenté en transparence suite à la publication du premier rapport [Les banques sont-elles transparentes ?, daté de juin, NDLR], preuve que la pression citoyenne est non seulement utile mais nécessaire » .

Restent hélas trop de zones d’ombre, comme la rémunération des hauts dirigeants ou l’impact social et environnemental. Si la Nef et le Crédit coopératif « excluent de financer [des] activités controversées » pour leur préférer les énergies renouvelables, toutes les autres investissent à cœur joie dans le nucléaire ou l’exploitation minière et hydrocarbure. Carton rouge pour le Crédit agricole, la banque la plus polluante, et pour HSBC, Dexia et la BNP Paribas, les plus présentes dans les paradis fiscaux.

Sur les conditions de travail en interne, le rapport déplore que « la quasi-totalité des banques (la Nef exclue) pratique le commissionnement de ses conseillers clientèle » , pratique qui favorise la souffrance au travail et une « relation client » malsaine. À l’heure des cures d’austérité en Europe, « le moment n’est-il pas venu de réorienter radicalement leur mode de fonctionnement en les plaçant sous le contrôle de la société ? »

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