Les écolos s’alignent sur le programme du PS

Taxe Tobin, retraites… L’accord entérine plusieurs « ralliements » d’EELV aux positions du PS dans des domaines très différents, pas seulement sur le nucléaire.

Michel Soudais  • 24 novembre 2011 abonné·es

Déficit public. Les écologistes souscrivent à « l’objectif d’un retour à l’équilibre [des finances publiques] en 2017 » . Une concession à « l’orthodoxie monétariste » ardemment défendue par François Hollande, qui est aussi une acceptation de la « règle d’or » que le dernier Sommet européen a décidé d’imposer à tous ses États membres. La priorité donnée à cette « stratégie de redressement » des comptes publics a toutes les chances d’hypothéquer les investissements promis par ailleurs, notamment pour engager la transition énergétique.

Taxe Tobin. Les contractants s’engagent à agir en Europe « pour qu’une taxe sur les transactions financières de 0,05 % soit mise en œuvre »  ; le produit de cette taxe, deux à cinq fois inférieure à celle initialement suggérée par James Tobin et reprise par Attac à sa fondation, servira à « réduire les déficits des États membres » et non plus seulement à « soutenir l’aide aux pays en développement » .

Retraites. Avec cet accord, EELV entérine discrètement l’abandon du rétablissement de l’âge légal de la retraite à 60 ans pour tous. Cet été, l’organisation défendait encore cette revendication quand sa porte-parole, Laurence Vichnievsky, la qualifiait, seule, de « lubie » . « L’âge légal de départ à 60 ans et à taux plein sera rétabli » , lit-on dans le texte, mais seulement « pour ceux qui ont ­commencé à travailler tôt ou qui ont exercé des métiers pénibles » . C’est depuis longtemps la position du PS.

Institutions. Oubliées, « l’instauration d’une VIe République » et « l’élection d’une assemblée constituante » promises dans les orientations pour le projet 2012 d’EELV, adopté cet été. Le contrat de mandature se contente de vouloir « bâtir une République nouvelle » au prix de quelques aménagements de la Ve, inscrits dans le projet du PS, dont l’élection d’une part des députés à la proportionnelle. Une autre disposition plus « révolutionnaire » suggère, après abrogation de « la contre-réforme territoriale » , de confier à « une “Conférence régionale des compétences”, réunissant dans chaque Région l’État et les différents niveaux de collectivités territoriales » , le soin de « décider de la répartition des compétences non régaliennes » , d’ « autoriser l’expérimentation de nouvelles compétences pour les pouvoirs locaux » , voire de « proposer des modifications institutionnelles qui seront transmises à l’approbation du Parlement » .

À terme, chaque Région pourrait avoir son régime institutionnel propre.
OTAN. « Nous évaluerons les effets concrets de la réintégration de la France dans l’Otan » , annonce l’accord PS-EELV. En avril 2009, les Verts avaient manifesté à Strasbourg contre le sommet de cette organisation mais aussi par opposition à la réintégration complète de la France dans cette instance.

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