«Toutes nos envies», l’envie de justice

Toutes nos envies,
de Philippe Lioret :
élégance et générosité.

Christophe Kantcheff  • 10 novembre 2011 abonné·es

Une juge, Claire (Marie Gillain), jeune mère de famille heureuse, apprend qu’elle a une tumeur au cerveau incurable, mais garde cette nouvelle pour elle seule. Simultanément, elle a maille à partir avec sa hiérarchie car elle a rendu une décision contre une agence de crédit en faveur d’une femme surendettée, Céline (Amandine Dewasmes), avec laquelle elle se lie. Elle rencontre Stéphane (Vincent Lindon), un confrère qui, naguère, a lui aussi pris le parti des pauvres dans ces affaires, sans succès. Elle voudrait qu’il l’aide à entamer une lutte juridique en faveur de Céline.

Librement inspiré de D’autres vies que la mienne , d’Emmanuel Carrère, Toutes nos envies est d’abord un mélodrame, qui va jusqu’au bout de la mort programmée de Claire. Mais Philippe Lioret a l’élégance de ne pas instrumentaliser l’émotion, Marie Gillain interprète avec rigueur son personnage, et le couple de cinéma qu’elle forme avec Vincent Lindon est impeccable.

Toutes nos envies porte aussi sur l’engagement, faisant songer en cela à Welcome , le film précédent du cinéaste. Au-delà du scandale du surendettement et des pratiques illégales de ceux qui l’exploitent, le film montre ce qui pousse les personnages à s’engager pour une cause. Claire est issue des classes populaires et voit encore sa mère criblée de dettes. Quant à Stéphane, qui la rejoint dans son combat pour défendre Céline, il s’investit corps et âme à partir du moment où il découvre le secret de Claire et sa fin prochaine.

Si le cinéma de Philippe Lioret peut toucher, c’est certainement par ce qu’il dégage de sincère et généreux. Du cinéma d’honnête homme.

Cinéma
Temps de lecture : 2 minutes