Que fait la police ?

La mésaventure d’une fillette emmenée par la police pour un impayé de cantine a soulevé l’indignation générale.

Ingrid Merckx  • 17 janvier 2013 abonné·es

Léa, 5 ans, aurait cru ses parents morts en voyant une policière venir la chercher à la cantine le 8 janvier à Ustaritz (Pays basque). Les parents auraient été prévenus à quatre reprises d’un impayé de cantine de 170 euros. La mairie les aurait avertis que leur fille ne serait plus autorisée à y déjeuner et qu’il faudrait venir la chercher à midi. Personne n’arrivant, le 8 janvier, une policière municipale aurait été appelée pour raccompagner la fillette chez elle. Trouvant porte close, elle l’aurait emmenée à la mairie puis ramenée l’après-midi dans sa classe. Ce déroulé des faits atténue la portée de cette affaire dramatisée à outrance, mais ne change rien au problème : une enfant s’est retrouvée à « payer » pour ses parents, et la communauté éducative n’a pas empêché la police de l’emmener.

**Certes, sur le temps de cantine* ,* les enfants sont sous la responsabilité de la mairie. Et, même dans l’enceinte de l’école, l’autorité de la police, si elle est mandatée, prime sur celle du chef d’établissement. Mais cela n’a jamais empêché la communauté éducative de s’interposer, comme cela s’est vu dans le cas de rafle d’enfants de parents sans-papiers. « Toute situation d’impayés, aussi difficile qu’elle puisse être, ne concerne que les adultes et ne peut trouver sa solution dans le recours à la force contre un enfant », se sont offusquées George Pau-Langevin, ministre déléguée à la Réussite éducative, et Dominique Bertinotti, ministre déléguée à la Famille, le 10 janvier, en rappelant les procédures de recouvrement qui existent : médiation avec la famille, sollicitation des fonds sociaux de l’Éducation nationale ou du conseil général… Reste à savoir combien d’enfants se retrouvent de facto exclus de la cantine, qui applique la sentence, et ce que font les écoliers pendant ce temps.

Société
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