Sauver les hérissons

Claude-Marie Vadrot  • 10 janvier 2013 abonné·es

Que faire ?

Protéger l’existence du hérisson (Erinacoux Europaeus), qui survit de plus en plus difficilement dans les campagnes, tout comme dans les jardins, les parcs et les squares, aussi bien ruraux qu’urbains. Sa protection, facile, pourra révéler les détails de sa vie discrète : sa période d’activité s’étend du crépuscule à l’aube, lorsqu’il a fini de s’alimenter et de trotter à une vitesse pouvant dépasser 7 km/h. La démarche est plus difficile pour qui vit au bord d’une route, voire d’une rue. Les naturalistes estiment en effet que plus de 30 % de ces petites boules pesant en moyenne 500 grammes (700 au début de l’hiver) périssent sous les roues des voitures et autres engins motorisés. Bien que l’animal soit protégé par environ 6 000 piquants très durs, la documentation scientifique ne rapporte, hélas, aucun exemple de pneus crevés… La protection du hérisson ne doit en aucun cas passer par sa capture et sa mise en cage, car il est classé « espèce protégée » par la loi de 1976 sur la protection de la nature. L’emprisonner ou répandre sur le sol des « croquettes » anti-limaces et anti-escargots (25 % de la mortalité) constituent théoriquement un délit, car le petit mammifère dépérit rapidement quand il est privé de liberté, et meurt en quelques heures quand il avale le poison répandu dans le jardin. Si les vendeurs des jardineries ne manquent pas d’expliquer que, désormais, une partie des anti-limaces ne sont plus dangereux pour le hérisson et les animaux domestiques, cela reste encore à prouver. Pour aider le hérisson à passer l’hiver, période d’hibernation pendant laquelle sa température chute de 35 °C à environ 5 °C, il n’est pas inutile de disperser quelques tas de branches et d’herbe qui lui serviront à s’aménager une cache protectrice. Ultime façon de protéger l’animal : mettre à sa disposition, surtout à l’automne pour l’aider à constituer sa provision de graisse hivernale, quelques croquettes pour chat, mais jamais une soucoupe pleine de lait, car ce breuvage, même additionné d’eau, serait rapidement mortel.

Pourquoi ?

Parce que cet animal, non végétarien, ne s’attaque jamais aux plantes, ni aux fleurs ni aux salades. Au contraire, pendant son activité nocturne, il se nourrit de limaces, d’escargots ou de vers de terre et, d’une façon générale, de tous les insectes qui sévissent dans les potagers. Il s’agit donc d’un animal très utile participant à l’équilibre des écosystèmes sans l’intervention des humains. Il fait partie des espèces dont on oublie l’importance. Et si le hérisson grouille en général de centaines de puces dès son plus jeune âge, il faut savoir que celles-ci ne s’intéressent ni aux hommes ni aux animaux familiers.

Comment ?

  • www.lahulotte.fr : ce journal naturaliste à la parution irrégulière a consacré en 1999 son n° 77 au hérisson.
  • http:// herisson.fne.asso.fr : France Nature Environnement a choisi depuis des années cet animal – à la fois utile et piquant – comme symbole, et explique sa vie sur ce site.
  • www.hameaudesherissons.fr

Le geste utile
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