Sursis pour les abeilles

Bruxelles demande un moratoire sur certains pesticides soupçonnés de décimer les butineuses.

Patrick Piro  • 7 février 2013 abonné·es

Le rapport délivré mi-janvier par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) sur trois insecticides néonicotinoïdes laissait peu de place à l’interprétation : ces produits dits « systémiques » présentent des risques mortels pour les abeilles. Jeudi dernier, la Commission européenne a suivi son avis en enjoignant aux États membres de réduire, à partir du 1er juillet, l’usage des trois molécules incriminées – thiaméthoxame, clothianidine et imidaclopride –, présentes dans des insecticides très courants comme le Gaucho (de Bayer) ou le Cruiser (de Syngenta).

Les apiculteurs et les écologistes attendaient depuis longtemps une reconnaissance de la dangerosité de ces produits pour les abeilles. Mais ils déplorent l’ambiguïté de l’initiative : Bruxelles ne demande, pour le moment, que deux ans de suspension pour les seules plantations réputées attractives pour les abeilles : colza, tournesol, coton et, en 2014 seulement, maïs. La mesure risque donc d’être inefficace : les pesticides persistent dans la terre et peuvent affecter les essaims des années, même en dehors de nouveaux épandages. Autant de restrictions qui poussent la Confédération paysanne à crier au scandale, soupçonnant une manœuvre de protection des intérêts industriels.

Par ailleurs, il faut encore que les États membres se prononcent. La France et quelques pays ont déjà pris des mesures contre certains de ces pesticides. En revanche, l’Allemagne, l’Espagne ou le Royaume-Uni sont opposés à de telles restrictions.

Écologie
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