Une maire UMP refuse de scolariser des enfants étrangers

À Montauban , ville labellisée « amie des enfants », Brigitte Barèges (UMP) se met hors la loi en refusant d’inscrire des enfants étrangers à l’école.

Lena Bjurström  • 31 octobre 2013 abonné·es

Illustration - Une maire UMP refuse de scolariser des enfants étrangers

À Montauban, des enfants étrangers peuvent s’asseoir en classe mais sont interdits de cantine. En refusant de les inscrire officiellement aux écoles de la ville, la maire Brigitte Barèges (UMP) leur ferme l’accès aux services de repas, de garderie, de bus scolaires, etc.

Le 9 octobre dernier, une petite fille étrangère en maternelle a dû être expulsée de la cantine, faute d’inscription définitive à l’école, rapporte La Dépêche. Une inscription que Mme Barèges refuse. Aujourd’hui, une trentaine d’enfants étrangers ne seraient pas inscrits dans les écoles de Montauban.

Le défenseur des enfants, Dominique Baudis, interpellé par le Réseau éducation sans frontières (RESF), a pourtant sommé la maire de s’expliquer. Brigitte Barèges a également été interpellée par le préfet et l’inspecteur d’académie. Mais elle n’en démord pas, et préfère évoquer à La Dépêche la possibilité de « filières qui feraient venir toutes ces personnes vers Montauban » . Ces filières seraient-elles attirées par le fait, bien ironique, que Montauban est une ville labellisée « amie des enfants » par l’Unicef ? Au vu de l’attitude de la maire, on peut se demander pourquoi ce label est toujours d’actualité.

RESF prépare d’ailleurs une action pour le 20 novembre prochain, lors de la Journée internationale des droits de l’enfant, en plus d’un recours en justice, selon La Dépêche du midi .

Rappelons que Brigitte Barèges, ex-députée et ex-tête de liste de l’UMP aux régionales de 2010, a déclenché un tollé à plusieurs reprises pour des déclarations très contestables. Elle avait notamment évoqué en 2011 la « préférence nationale » qui devrait être appliquée à l’emploi, une expression jusque-là popularisée par le Front national. La même année, la maire avait eu affaire à la justice pour avoir refusé d’unir un Tunisien et une Française, soupçonnant un « mariage gris » . Sa condamnation a été par la suite annulée pour « vice de forme » .

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