Une rigueur qui coûte cher

Le plan d’économies de 50 milliards annoncé par François Hollande se traduira par une nouvelle baisse de la dotation aux collectivités.

Thierry Brun  • 13 mars 2014 abonné·es

Les collectivités locales, déjà soumises à la rigueur budgétaire de l’État, seront de nouveau mises à contribution dans le cadre du plan d’économies de 50 milliards d’euros annoncé par le président de la République. Le montant de la baisse des dotations de l’État aux collectivités n’est pas encore arbitré, mais, d’ici à 2017, le gouvernement espère atteindre une diminution de 10 milliards d’euros, qui s’ajouterait aux 3 milliards d’euros d’économies décidés pour 2014 et 2015. « La répartition des économies n’est pas arrêtée », a tempéré Matignon. Cependant, « la dotation globale de fonctionnement  [va] baisser », a assuré Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation. Les grandes lignes de ces orientations budgétaires seront connues lors de la transmission du programme de stabilité à la Commission européenne en avril. Le Parti de gauche y voit une « course aux économies sur le dos du peuple pour financer les cadeaux fiscaux au Medef contenus dans le pacte de responsabilité », menaçant « le cadre institutionnel et républicain » .

À deux semaines des élections municipales, le nouveau tour de vis est aussi critiqué par le secteur associatif. « D’ores et déjà, l’application du plan de rigueur de 2013 se traduit par la multiplication des disparitions d’associations et des licenciements dans les associations les plus au service du bien commun. L’aggravation décidée pour 2014 et 2015 va se traduire par 30 000 ou 40 000 emplois supprimés en 2014 », pointe Didier Minot, du Collectif des associations citoyennes (CAC). De son côté, le président de l’Association des maires de France, Jacques Pélissard, craint qu’une telle baisse de l’aide de l’État fasse chuter l’investissement des communes : « 50 % des commandes dans le BTP sont faites par les collectivités, il y aurait un impact pour l’emploi local. » Le CAC dénonce également une décision « absurde parce que la disparition des subventions publiques ne fait qu’aggraver le déficit public du fait des moindres rentrées de cotisations sociales et de l’accroissement du coût du chômage ». Il appelle les associations à participer à la marche contre l’austérité prévue le 12 avril en France et en Europe, à l’appel de nombreuses organisations de gauche.

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