Gilets jaunes : « Notre détermination est intacte »

À Nantes, en dépit d’un recul de la mobilisation, le mouvement tient bon autour de ses assemblées hebdomadaires, alors que la répression des manifestations du samedi s’est durcie.

Patrick Piro  • 1 mai 2019 abonné·es
Gilets jaunes : « Notre détermination est intacte »
© photo : L’assemblée hebdomadaire des gilets jaunes 44, sous les Nefs des anciens chantiers navals de l’île de Nantes.crédit : Patrick Piro

Il pleuviote sur la toiture des Nefs. Et dessous, ça flotte un peu : le rendez-vous de ce 24 avril a été avancé à 19 heures, mais peut-être que non. L’assemblée hebdomadaire des gilets jaunes nantais se tenait jusque-là dans une salle associative du quartier du Breil, mais elle n’est plus disponible, et les militants se sont repliés sous l’immense structure réhabilitée des anciens chantiers navals de l’île de Nantes.

Pour l’heure, les passants visent la salle où Lou Doillon donne un concert. Puis les gilets jaunes arrivent enfin, par petits groupes. Les rassemblements du mercredi drainent les militants des quatre composantes locales du mouvement : les gilets nantais, Colère 44 (mobilisations de rue), les Lutteurs 44 (occupation de ronds-points et blocages) (1) ainsi qu’un groupe qui se consacre à la confection de matériel pour les actions (panneau, banderoles, etc.). « Nous avions une action dans un quartier, s’excuse Denis (2). C’est nouveau. On a décidé de partir à la rencontre des gens, on avait le sentiment d’avoir perdu le contact avec la population. » Des tracts avaient été distribués dans les boîtes aux lettres d’un petit quartier pour donner rendez-vous sur le marché. « Excellent ! Des habitants sont restés deux heures durant. D’autres découvraient que les gilets jaunes faisaient autre chose que des manifs hebdomadaires. »

Après bientôt six mois de mobilisations continues, les rangs nantais éprouvent le besoin de faire le point sur leurs pratiques. La répression s’est nettement intensifiée et le durcissement des interventions policières et judiciaires occupe les premiers échanges. La manifestation du 6 avril a laissé des traces dans les esprits. Deux heures de nasse dans des impasses près du Jardin des plantes, des lacrymogènes qui débordent sur la fête foraine voisine, 46 personnes arrêtées. « Les témoignages sont accablants, résume Jean. Des plaintes individuelles ont été déposées, nous sommes en contact avec l’intersyndicale et la Ligue des droits de l’homme. Il est important que tous les cas de violence soient centralisés et rendus publics ! »

Un homme enchaîne, il était du

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Société
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