Retraites : plus que le nombre, l’unité !

Front de gauche, Verts, NPA, LO, et même quelques socialistes… Hier, toute la gauche était présente à la manifestation parisienne contre la réforme des retraites.

Pauline Graulle  • 11 septembre 2013
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Retraites : plus que le nombre, l’unité !
© Photos: Michel Soudais

Plus qu’une démonstration de force, une démonstration d’unité. Hier, la manifestation contre la réforme des retraites de François Hollande a peu mobilisé (entre 155 000 manifestants, selon la police, et 360 000, selon la CGT, dans toute la France). Mais outre les syndicats – la CGT représentant, de loin, le plus long cortège à Paris –, les figures politiques venues soutenir le mouvement étaient nombreuses. Et variées.

Jean-Luc Mélenchon et Danièle Simonnet

D’abord, les personnalités attendues. Boulevard Voltaire, Jean-Luc Mélenchon, leader du Parti de gauche (PG), et Danielle Simonnet, candidate PG au municipales à Paris, apparaissent dans une nuée de caméras. À quelques petits mètres de là, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, n’a que l’unité à la bouche. « Le Front de gauche va continuer » , affirme-t-il, sourire aux lèvres, à une journaliste qui l’interroge sur les tensions entre les deux codirigeants du Front de gauche.

Lire > La discorde des municipales

Un mécontentement fédérateur

Pour l’instant en tout cas, le mécontentement contre le gouvernement Ayrault semble suffisamment fédérateur. Et les autocollants PCF continuent de se mélanger amicalement avec les écharpes rouges des militants PG. « La réforme, c’est ce qui fait déborder le vase. Nous sommes unis dans la mobilisation » , martèle Éric Coquerel, responsable des relations extérieures au PG, qui note « qu’à part le PS, tout le monde est là » .
Et en effet, le NPA, Lutte ouvrière (devant l’église de Saint-Ambroise comme à l’accoutumée) et… Europe écologie-Les Verts affichent aussi présent. Entre deux accolades avec Martine Billard, ex-Verte devenue coprésidente du Parti de gauche, Yves Contassot distribue les tracts qui prônent « une vraie réforme, plus juste et plus ambitieuse » . « La question des retraites doit être replacée dans une réflexion sur la durée du travail , affirme le conseiller de Paris. Et il n’est pas acceptable que seuls les ménages paient. » Les Verts seraient-ils passés dans l’opposition ? « On préfère dire qu’on est en décalage, qu’il faut changer de cap » , poursuit l’élu, prudent. S’il se refuse à parler de « rupture », il indique que la ligne majoritaire qui pourrait se dessiner au prochain congrès « devrait aller de plus en plus dans un discours critique » .
Une ligne critique qui pourrait s’accentuer aussi dans les rangs socialistes. Non loin d’une pancarte affichant le point serrant la rose socialiste mais sous-titré « Medef », on aperçoit Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche et Emmanuel Maurel. Les trois trublions de l’aile gauche du PS, fondateurs du courant « Maintenant la gauche » au moment des débats sur le Traité constitutionnel européen, veulent se faire entendre. En douceur. « Je suis venu soutenir les salariés, légitimement inquiets pour leur retraite » , explique ainsi Emmanuel Maurel. Tout est dans le « légitimement » !

Lire > Marie-Noëlle Lienemann :
« Une réforme n’est pas nécessaire »


Politique
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