Des militants écologistes en procès
La justice examinait ces jours-ci les conflits opposants la ferme des bouillons au groupe Auchan, le collectif « non au silo à Bû » à Interfaces Céréales et Stéphane Lhomme à Areva.
Ferme des bouillons . Statu quo pour la ferme des bouillons. L’appel des militants devant le tribunal administratif se tenait le 18 novembre à Rouen mais à l’issue de l’audience ces derniers sont incapables de dire si les juges prononceront leur expulsion dans un mois. Leur avocat a défendu leur projet agricole, faisant valoir que les militants entretenaient le patrimoine local. Il a aussi demandé aux juges un délai de 12 mois, requête que l’avocat d’Immochan, la filière immobilière du groupe Auchan, a dénoncé arguant du fait que les militants occupaient les lieux depuis déjà deux ans. De leur côté, les militants espèrent convaincre Immochan de leur revendre la ferme, dont le prix s’élève désormais à 800 000 euros (dont 100 000 de frais de justice). « Nous craignons surtout une astreinte » , affirme Philippe Vue, le porte-parole de l’association de protection du site. Condamnés en première instance en novembre dernier, les défenseurs de la ferme ont pu jusque là éviter l’expulsion.
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Silo de Bû . Les membres du collectif « non au silo à Bû » n’ont pas le moral. Hier, ils ont compris que la lutte qu’ils menaient depuis novembre allait probablement se solder par un échec. Au tribunal administratif d’Orléans, le rapporteur public a débouté leur requête sur le fond. Les militants ne savent pas encore si les trois juges du tribunal vont suivre l’avis du rapporteur mais, selon Loek Truffaut, porte-parole du collectif et contactée par Politis.fr, « c’est mal parti » . « C’est toujours perdu d’avance quand on tape sur les plus gros » poursuit cette militante déçue. Le verdict final tombe dans une quinzaine de jours.
Areva au Niger. Stéphane Lhomme, directeur de l’Observatoire du Nucléaire était hier devant le tribunal de grande instance de Paris pour se défendre des accusations de diffamation d’Areva. Son avocat et lui ont tenté, déclare t-il, « de centrer le procès sur le fond du problème : le pillage du Niger par Areva pour alimenter nos centrales nucléaires » . Le géant du nucléaire a de son côté, dit-il, « essayé de jouer sur les mots » , comme lors de sa première condamnation en février. Le militant anti-nucléaire n’est pas très confiant dans la suite des événements mais il a en poche un nouvel élément, et pas des moindres, qui pourrait lui permettre de renforcer sa défense. En septembre, Pascal Terrasse, député PS et membre de la Commission des Finances, a reconnu, dans un rapport, qu’Areva avait bien acheté un avion au président du Niger (ici). Stéphane Lhomme n’a pas encore contacté le député mais compte sur cette nouvelle pièce à conviction pour l’aider dans une lutte « qui ne fait que commencer » . On peut cependant douter de l’aide que lui apportera Pascal Terrasse. Pour le moment, Stéphane Lhomme attend le verdict du jugement, le 21 janvier.