Municipales italiennes : Énorme claque pour Renzi !

Une cuisante défaite et la perte des mairies de Rome et de Turin au profit du Mouvement 5 étoiles.

Politis  • 22 juin 2016 abonné·es
Municipales italiennes : Énorme claque pour Renzi !
© Photo : ANDREAS SOLARO / AFP.

Le Parti démocrate italien (PD) de Matteo Renzi serait-il en voie de « pasokisation » ? Outre sa cuisante défaite aux élections municipales des 5 et 19 juin, il faut d’abord signaler la petite révolution que constitue, de l’autre côté des Alpes, l’élection aux mairies de Rome et de Turin de deux jeunes femmes, du Mouvement 5 étoiles (M5S), qui écrasent deux « poids lourds » du PD. Si le candidat soutenu par Renzi parvient à conserver de justesse la mairie de Milan, sans doute grâce à un sursaut des électeurs de gauche voulant éviter la victoire d’une alliance de néofascistes et de la Ligue du Nord, c’est bien le seul exemple.

Le M5S sort grand vainqueur de ce scrutin, qui concernait environ une commune sur six et n’a vu que la moitié des électeurs se rendre aux urnes. Qualifiée généralement de « populiste », cette formation lancée par l’ancien comique télévisuel Beppe Grillo pratique une forme de « démocratie directe » via Internet pour désigner ses candidats, et mêle revendications progressistes, écologistes, anti-corruption et anti-élites politiques, non sans dérapages parfois. Remportant nombre de communes, il continue de progresser en fédérant un vote contestataire, mordant jusqu’à la gauche (de gauche), surtout lorsque celle-ci est désorganisée localement. D’où ses victoires dans des bastions de gauche réputés imprenables, en Toscane ou en Émilie-Romagne. En revanche, là où la gauche radicale, généralement alliée à des listes citoyennes locales, a su conserver ou construire une implantation, elle bat souvent à la fois le PD et le M5S. Ainsi à Naples, où l’ex-magistrat Luigi De Magistris, soutenu par Rifondazione Comunista, les Verts et une ribambelle de mouvements locaux, est réélu avec près de 67 % ! Mais aussi à Sesto Fiorentino, banlieue ouvrière de Florence, surnommée « Sestograd » du temps du PCI, que la gauche de gauche enlève pour la première fois aux démocrates, lointains héritiers de ce dernier…

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