La France solidaire réunie aux États-généraux des migrations

Près de 500 personnes militant en faveur des migrants se sont réunies samedi 26 mai à Montreuil.

Ingrid Merckx  • 28 mai 2018
Partager :
La France solidaire réunie aux États-généraux des migrations
© photo : CHRISTOPHE ESTASSY / CROWDSPARK

Devant la mairie de Montreuil (Seine-Saint-Denis), le rassemblement se préparait à partir rejoindre la Marée populaire, ce 26 mai. À l’intérieur, près de 500 personnes étaient réunies pour la première session des États-généraux des migrations.

Cinq audiences à venir contre des délinquants solidaires • 29 mai, TGI de Boulogne-sur-Mer : la maire de Calais a porté plainte contre Laurent M. pour avoir collé des affiches style Western dénonçant le refus de la maire de Calais d’appliquer la décision du Conseil d’État concernant l’aide à apporter aux migrants. • 29 mai, TGI de Boulogne-sur-Mer : comparution d’un chargé de mission de l’Auberge des migrants suite à une plainte de deux policiers pour un tweet. La dérision est-elle un délit ? • 30 mai, cour d’appel de Nice : Martine L. (bénévole d’Amnesty international et de l’Anafé), poursuivie pour avoir accompagné des mineurs isolés étrangers à la police aux frontières. • 31 mai, TGI de Gap : comparution de trois personnes, deux Suisses et une Italienne, poursuivies pour avoir franchi la frontière franco-italienne à pied, « en bande organisée », avec des personnes exilées. • 4 juin, cour d’appel d’Amiens : sept ans de procédure pour « faux et usage de faux » pour deux attestations d’hébergement.
Cette dynamique, née en novembre 2017 pour rassembler les initiatives locales et nationales en faveur des migrants, se félicite d’avoir généré, en huit mois, 106 assemblées locales dans 76 départements, dont trois d’outre-mer. Déjà 85 cahiers de doléances ont été rédigés et rassemblés en un énorme pavé qui trônait sur une table.

Fier témoin de l’énorme travail réalisé pour accueillir, héberger, accompagner les migrants, depuis la plus petite association de terrain jusqu’aux bureaux des organisations comme le CCFD, la Cimade, le Gisti, Emmaüs International, la Ligue des droits de l’homme…

« La France solidaire existe et elle mobilise des milliers de personnes », a clamé un participant pour contrer « tout ce que la loi [asile et immigration] rend triste et salit ». « Il y a vraiment de tout : des jeunes des vieux, des bobos, des hippies, des anars et des curés, des élus de droite et de gauche… », a souligné Stéphanie Besson, de Tous migrants (Hautes-Alpes).

« J’ai même vu des gens du FN ! », a renchéri Noëlle Casanova, d’Urgence Welcome (Haut-Rhin). « Il n’y avait pas eu un tel rassemblement depuis l’opération “Des ponts, pas des murs” en 2008 », a assuré Geneviève Jacques, présidente de la Cimade.

Preuve qu’une force est en train de se densifier du côté de la société civile au-delà de la seule prise de conscience, manifeste à l’appui (à lire ci-dessous). Mais au-delà du politique aussi : l’idée étant de construire une alternative à la politique menée par l’État français et les États européens. Marre du mépris des dirigeants. Urgence de trouver des solutions quand des migrants meurent en mer ou en montagne. Le tout en équilibre sur la crête du délit de solidarité.

À lire aussi >> Le blog Marche des migrants : carnet de route

Société
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

À Mayotte, la police aux frontières expulse la mère d’un enfant en soins palliatifs
Reportage 15 décembre 2025 abonné·es

À Mayotte, la police aux frontières expulse la mère d’un enfant en soins palliatifs

Placé en soins palliatifs pour une hépatite A fulminante, N. a failli mourir seul. La raison : la police aux frontières de Mayotte avait choisi ce moment pour expulser sa mère Fatima, d’origine comorienne.
Par Christophe Decroix
Aux États-Unis, l’habit fait le trumpiste
Analyse 12 décembre 2025 abonné·es

Aux États-Unis, l’habit fait le trumpiste

Entre exaltation d’une féminité à l’ancienne, nostalgie d’une Amérique fantasmée et stratégies médiatiques, l’esthétique vestimentaire se transforme en arme politique au service du courant Maga. Les conservateurs s’en prennent jusqu’à la couleur rose d’un pull pour hommes.
Par Juliette Heinzlef
Naturalisation : des Palestiniens sous pression de la DGSI
Enquête 11 décembre 2025 abonné·es

Naturalisation : des Palestiniens sous pression de la DGSI

Convoqués par la Direction générale de la sécurité intérieure alors qu’ils demandaient la nationalité française, trois Palestiniens racontent les entretiens durant lesquels on leur a suggéré de fournir aux Renseignements des informations sur le mouvement associatif palestinien.
Par Pauline Migevant
« La surveillance des Palestiniens en Europe est très répandue »
Entretien 11 décembre 2025

« La surveillance des Palestiniens en Europe est très répandue »

En Europe, les Palestiniens sont de plus en plus ciblés par les surveillances numériques ou les fermetures de comptes bancaires. Layla Kattermann, responsable de la veille pour l’European Legal Support Center, revient sur ce standard européen de surveillance.
Par William Jean