Les termes du débat

Au lendemain de la réunion du 11 octobre, tout le monde est d’accord
sur la nécessité d’une force politique nouvelle. Des structures se mettent en place dans la perspective d’Assises pour le changement, début 2009.

Denis Sieffert  • 23 octobre 2008
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*Lire aussi **la Déclaration de principes / *Ecouter **les sons des débats

Après le succès unanimement salué par tous les participants de la réunion nationale des signataires de l’Appel de Politis, le débat se poursuit par sites, blogs et journaux interposés, tandis que les structures chargées de gérer la suite du processus se mettent en place. Si un point au moins fait l’unanimité, c’est le constat du ­double succès de la journée du 11 octobre à Gennevilliers, tant en regard de l’audience (700 participants) que de la qualité des débats. Ce qui n’empêche pas des ana­lyses différentes de transparaître dans les comptes rendus qu’en font les uns et les autres. La principale tension porte sur le calendrier. Dans Cerises , le journal des Communistes unitaires, Gilles Alfonsi souligne que « le problème de la conception de la construction politique a été au cœur des interventions » . Il s’interroge : « Quelle place pour les non-encartés ? Quelle relation avec les organisations existantes, avec la volonté de les appeler à construire ensemble, qu’il s’agisse du NPA ou du PCF ? » Il pose le problème de la forme politique à venir : « Un parti ? Un mouvement ? Un cartel de partis ? Un parti-mouvement ? » Et il conclut : « Un cadre permanent est donc posé, ce qui était l’enjeu principal de la réunion. La question est que l’unité à tout prix ne conduise pas à se contenter de peu. »

Illustration - Les termes du débat


La réunion nationale de l’Appel de Politis a rassemblé 700 participants, le 11 octobre à Gennevilliers. P. Leclerc/PHOTOTHÈQUE DU MOUVEMENT SOCIAL

Christian Piquet (courant Unir de la LCR) reconnaît tout autant que la « rencontre a révélé […] l’aspiration d’une large fraction des participants à avancer vers une nouvelle force politique » , mais il considère que « précipiter inconsidérément les rythmes ne conduirait qu’à une nouvelle impasse » . Selon lui, « tenter d’annexer l’appel à un projet de constitution […] d’un nouveau mouvement aurait inévitablement réduit sa surface, morcelé davantage la gauche antilibérale, et brisé net l’élan ».
Le succès de la journée est également salué par les Alternatifs, qui constatent que « l’aspiration à la constitution d’une nouvelle force politique de transformation sociale et écologique s’est puissamment exprimée lors de cette assemblée » . Pour eux, « l’idée de franchir une première étape en ce sens, à travers la création d’une fédération de forces et de militants […], intéresse largement ».

De son côté, Mars-Gauche républicaine note que, « tout en rappelant la nécessité que la gauche de transformation se dote à terme d’une force unitaire, l’assemblée a su également comprendre que le processus est loin d’avoir fait le plein » . Pour ce courant, le « Pacte » proposé par Politis constitue *« les prémices d’un plus large front ouvert à tous les partis, sensibilités, courants, acteurs du mouvement social, d’associations ou simples citoyens qui se reconnaissent dans la gauche de transformation ».
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Au total, si tout le monde est d’accord sur la « nécessité d’une force politique » nouvelle – ce sont d’ailleurs les termes repris dans un amendement à la Déclaration de principes adopté au terme de la réunion de Gennevilliers –, les uns auraient vu d’un bon œil que les signataires présents le 11 octobre passent à l’acte sans attendre, tandis que les autres souhaitent laisser passer les congrès qui auront lieu d’ici à fin janvier [^2] et considérer le ­paysage politique qui en sortira. C’est ce point de vue qui a finalement prévalu. Ce qui n’invalide pas la question de fond qui est posée : quelle nouvelle force politique, et quand ?
Des Assises pour le changement, début 2009, auront évidemment à se saisir de ce débat. D’ici là, le bureau d’animation aura ouvert certains chantiers [^3]. Et une démarche aura été menée pour des listes unitaires aux européennes en direction de tous les partis et organisations qui avaient appelé à voter « non » lors du référendum de mai 2005.

[^2]: Les Alternatifs, les 7, 8 et 9 novembre ; PS, les 14, 15 et 16 novembre ; assemblée fédérale des Verts, les 5 et 6 décembre ; PCF, du 11 au 14 décembre ; LCR en janvier.

[^3]: Le bureau d’animation est quasiment constitué. Il pourrait se mettre au travail vers la mi-novembre.

Politique
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