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Politis  • 6 novembre 2008 abonné·es

Ça le troue !

Nicolas Sarkozy n’a pas apprécié la décision du tribunal de Paris qui, le 29 octobre, l’a débouté de sa demande de retirer du commerce la poupée vaudou qui le représente. Piqué au vif, il a fait appel. Le président de la République, qui peut faciliter la carrière des hauts magistrats, se souviendra sans doute des trois juges, présidés par Isabelle Nicolle, qui ont eu le courage de ce jugement de lèse-majesté.

Cafouillage

En pleine campagne de communication dans les médias du groupe La Poste, Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a semé une belle confusion à propos de l’ouverture de capital du service public. D’abord invité du « Grand Rendez-Vous » d’Europe 1- Le Parisien-Aujourd’hui en France , le 2 novembre, le gaulliste social Guaino assure qu’il « n’a jamais été question de privatiser La Poste » . Interrogé sur France Info quelques heures plus tard, le libéral Guaino a pris le dessus et jure que « rien n’est changé, le projet [d’ouverture du capital de La Poste] est à l’étude », en attendant des jours meilleurs à la Bourse. Et les syndicats ont confirmé leur mouvement social, le 22 novembre.

Protestations de circonstance

L’amendement repoussant à 70 ans l’obligation de départ à la retraite est, à juste titre, dénoncé par les socialistes. Que ne dénoncent-ils aussi leurs camarades européens ? Tony Blair, qui a relevé l’âge du départ en retraite à 68 ans en 2006, le ministre SPD des Affaires sociales qui l’a fait passer à 67 ans avec obligation de 45 annuités pour bénéficier d’un taux plein… Au Portugal, Socrates a porté cet âge du départ à 66 ans et, en Espagne, Zapatero multiplie les incitations à travailler au-delà de 65 ans. Si bien que lorsque Bertrand Delanoë, qui veut que le PS soit « plus européen » , appelle à « poser courageusement le problème des retraites », il y a lieu de s’inquiéter.

Le cocktail du 34e congrès

Le texte présenté par Marie-George Buffet et la direction du PCF, pour servir de « base commune » de discussion au 34e congrès du PCF, a été approuvé par 60,91 % des militants communistes. Néanmoins, si le PCF revendique 134 000 adhérents, seulement 78 779 militants à jour de leurs cotisations étaient autorisés à participer au scrutin ; ils étaient 92 400 en mars 2006 pour le 33e congrès. Seulement 39 692 « cotisants », soit 50,38 %, ont participé à ce vote où deux autres textes alternatifs, émanant de courants « orthodoxes », totalisent 39,07 %. En 2006, cette mouvance totalisait 25 % des suffrages sur trois textes. Hémorragie, abstention et défiance : le cocktail du 34e congrès s’annonce détonant.

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