Sarko en rêvait, Hollande l’a fait !

Dans la droite ligne du précédent quinquennat, la gauche poursuit les mesures antisociales. Et fait même parfois pire.

Pauline Graulle  • 24 octobre 2013 abonné·es

Retraite à 67 ans, hausse de la TVA, cadeaux de plusieurs milliards d’euros aux entreprises, détricotage du droit du travail… Nicolas Sarkozy en rêvait, François Hollande l’a fait. Et (presque) sans remous. Principal fait d’arme, la réforme Ayrault sur les retraites, qui, en augmentant la durée de cotisation à quarante-trois ans, ouvre de fait la voie à la capitalisation. Pour toute riposte : deux manifestations de quelques dizaines de milliers de personnes… C’est François Fillon qui doit être jaloux ! Il y a trois ans, il s’était mis la France entière à dos pour moins que ça… Toujours dans la rubrique « Plus fort que Sarkozy », qui renonçait en son temps à « généraliser le travail du dimanche » et à supprimer sèchement les 35 heures, voilà Ayrault qui veut faire « évoluer les choses » sur le repos dominical. Et qui faisait voter, au printemps dernier, la loi sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi, autorisant, dans certains cas, l’augmentation du temps de travail à salaire inchangé afin « de réduire le coût horaire du travail, pour gagner en compétitivité ». Ou comment la gauche a inventé le « travailler plus »… sans gagner plus !

C’est qu’une majorité socialiste qui fait les réformes de l’UMP a un avantage imparable : déstabiliser – et donc museler – le citoyen. Lequel verra les prix augmenter dès janvier 2014 avec la hausse de la TVA, l’impôt le plus injuste, de 19,6 à 20 %, et de 7 à 10 % sur les transports ou les médicaments non remboursés. Pourquoi ? Pour financer le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), soit 20 milliards d’euros versés aux entreprises, sans la moindre contrepartie. Même les plus libéraux n’avaient pas osé ! Le Président, qui faisait voter dès les premières heures de son mandat le traité « Merkozy » sans en changer une virgule, avait prévenu. Dans un premier temps, « le redressement »  ; dans un second temps, « la justice ». Et s’il inversait l’ordre de ses priorités ?

Publié dans le dossier
La gauche immorale
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