Annonce choc pour La Redoute

Un tiers des effectifs devrait être supprimé dans les quatre ans chez cette enseigne, deuxième employeur de la région lilloise.

Ingrid Merckx  • 16 janvier 2014 abonné·es

Pas moins de 1 178 suppressions de postes sur 3 437 en quatre ans : les salariés de La Redoute ont pris une douche froide en apprenant la nouvelle, le 9 janvier. Seuls les départs en préretraite et volontaires pourraient adoucir le nombre de départs contraints. Ils devraient être « en dessous de celui du plan de 2008 », ont déclaré les deux repreneurs, Nathalie Balla et Éric Courteille. Soit moins de 672. Ça n’est pas de nature à rassurer les syndicats, qui redoutaient quelque 700 suppressions chez le deuxième employeur de la région lilloise. « Dans une région déjà touchée par le chômage, par la précarité, on ne s’attendait pas à des annonces pareilles », confie Nordine Ouali, délégué syndical CFDT [^2]. Assommés, les salariés de cette entreprise spécialisée dans la vente à distance de produits d’habillement et d’ameublement commencent à faire le pari de la mobilisation.

Le plan de reprise 2014-2017, d’un montant de 315 millions d’euros et financé par le vendeur, Kering (ex-Pinault-Printemps-Redoute), vise à relancer la marque, notamment sur Internet. Les deux repreneurs – PDG de La Redoute et secrétaire général de Redcats, maison mère de La Redoute et de Relais Colis – ambitionnent de former « aux nouveaux métiers » les salariés, principalement des femmes d’une cinquantaine d’années. Le catalogue bisannuel – printemps-été, automne-hiver – devrait suivre le rythme d’une dizaine de collections par an. Les repreneurs entendent investir dans le capital de l’entreprise, qu’ils pourraient posséder à 51 %. « Quand on supprime dans un bassin d’emploi comme celui-là près de 1 200 emplois  […], c’est bien sûr une catastrophe », a commenté Martine Aubry, maire (PS) de Lille. Fabrice Peeters, délégué CGT, a assuré : «   Nous ferons tout ce qu’il faut pour que M. Pinault paie la facture [^3]. » D’après un rapport d’expertise, commandé par le comité d’entreprise, La Redoute a fait la fortune de la famille Pinault avant d’être abandonnée au profit du secteur du luxe. Mais, contrairement à ce que préconisait ce rapport, les salariés n’ont pas été sécurisés.

[^2]: Le Monde, 10 janvier.

[^3]: Libération, 13 janvier.

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