Audiovisuel public : la caporalisation en marche

Politis  • 20 mai 2024
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Audiovisuel public : la caporalisation en marche
© Jukka Aalho / Unsplash

Les députés ont approuvé en commission des affaires culturelles la fusion entre France Télévisions, Radio France et l’INA. Par 30 voix contre 18 députés de la gauche et du Modem. Ce regroupement dans une « entreprise unique », programmé pour le 1er janvier 2026, sera précédé d’une « phase intermédiaire » sous un régime de holding en 2025, prévoit la ministre de la Culture, Rachida Dati. Les députés doivent maintenant examiner en première lecture ce texte d’origine sénatoriale les 23 et 24 mai.

La gauche, qui s’était déjà opposée à la suppression de la redevance audiovisuelle, ne manquera pas de dénoncer un « retour de l’ORTF », synonyme d’une caporalisation de l’ensemble des médias de service public. Une reprise en main que les suppressions annoncées à la rentrée de septembre de cinq programmes sur l’écologie – « La Terre au Carré » et « C’est bientôt demain » sur France Inter, « Nowu » et « Vert de rage » sur France TV, « Planète Bleu » sur France Bleu – ou de « La Librairie francophone » sur France Inter préfigurent. Pour ne rien dire de l’interdiction d’antenne de Guillaume Meurice sur cette dernière.

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Les syndicats de Radio France et de France Télévisions, fermement opposés au projet, appellent à la grève durant ces deux jours de débat parlementaire, en défense du pluralisme et de la diversité des médias. Ils craignent tout à la fois une casse sociale, une uniformisation des lignes éditoriales accompagnée d’une dégradation de la qualité de l’information. Autant d’inquiétudes à nos yeux parfaitement fondées.

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