Un livre, une devinette, une polémique

Commençons par la devinette. Dans Politis du 23 mai 2013, une définition de mots croisés « Il inspire les néorocardo-keynésiens » en neuf lettres »… ne cherchez pas … r.o.o.s.e.v.e.l.t. De fait depuis 2012 le Collectif Roosevelt conduit une réflexion sur les rapports entre le politique et l’économique et veut « Agir dans la diversité de [ses]parcours. Agir pour rompre avec le fatalisme et impulser une nouvelle donne comme Roosevelt l’a fait en 1933. »

Jean-Philippe Milesy  • 5 juin 2013
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Parmi les initiateurs de ce collectif on trouve Susan Georges et et Danielle Mitterand, Patrick Viveret et Joel Decaillon, Jean-Marc Roirant et Claude Alphandery et d’autres encore.
On voit que les militants de l’Economie sociale et du mouvement social y sont très présents.

Et puis il y a Michel Rocard et Pierre Larrouturou qui ont publié, chez Flammarion un ouvrage d’analyse et de réflexions intitulé ### « La gauche n’a plus droit à l’erreur » et sous-titré « Chômage, précarité crise financière : arrêtez les rustines ».
_ Cet ouvrage donne de nombreuses références à qui veut comprendre la « crise » et considère que la dérive social-libérale n’est pas une fatalité ; que l’invocation de la croissance dans la pratique de l’austérité ne peut être qu’une impasse.
_ Bref une réflexion par et pour une gauche sans exclusive, comme le montre la composition du Collectif, et sans auto-censure, convaincue qu’elle est que la complaisance envers l’erreur fut-elle celle des amis ne débouche sur rien. Même si l’ouvrage n’emporte pas toujours l’adhésion, (la partie sur l’ESS comporte ainsi une grosse bourde sur le nombre de salariés des coopératives !) il retient l’attention par sa démarche. Et c’est intéressant ce dans un temps où bien des responsables politiques, ou syndicaux, semblent tétanisés par les enjeux de l’actuelle situation et la puissance de l’appareil idéologique du libéralisme.

Alors « Roosevelt » dérange, provoque même comme ce tract qui a soulevé une inquiétante polémique au sein du Bureau national du Parti socialiste. Certains caciques s’y sont livrés à un ce que l’on peut qualifier d’agression en règle (d’autres diraient un procès néo-stalinien) envers leur camarade Pierre Larrouturou à qui ils reprochent ce tract mais plus encore sa pensée libre, au risque parfois de paraître vagabonde et dérangeante.
_ Si l’on se réfère au compte-rendu qu’à fait de la réunion le site Médiapart, la violence des propos témoigne de tensions internes, mais surtout d’un malaise global entre les aspirations réelles de certains élus et responsables du PS, la solidarité qu’ils doivent témoigner avec l’action gouvernementale en période difficile, mais surtout la perte des outils d’analyse, d’un « logiciel » (comme on dit maintenant) socialiste, ou même social-démocrate.

Alors un livre à lire, une démarche collective à suivre (et pour ceux qui aiment, les astucieux mots croisés de Politis).

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