Didier Porte rouvre le micro

Évincé d’Inter en 2010, l’humoriste revient sur RTL, aux côtés de Stéphane Bern. Il jubile déjà à l’idée de l’année qui s’annonce.

Jean-Claude Renard  • 1 septembre 2011 abonné·es
Didier Porte rouvre le micro

Politis : Vous reprenez le micro sur RTL, dans la nouvelle émission de Stéphane Bern. Comment ça se passe ?


Didier Porte : Simplement. Stéphane Bern m’a proposé début juillet une chronique hebdomadaire. J’ai accepté, ravi, dans la mesure où je remets ainsi un pied dans la radio. Même si RTL n’est pas le lieu où je pensais travailler un jour. J’avais déjà travaillé sur le privé, Europe 2, Oui FM, mais il y a très longtemps. Bern recrute en même temps Éric Naulleau. Lui, viré du service public à la télévision ; moi, à la radio, ce n’est pas anodin. C’est un message à faire passer. La liberté d’expression est aujourd’hui plus dans le privé que dans le public.

Vous disiez être « un pur produit » d’Inter. Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ?


En effet, je me suis toujours considéré comme un pur produit du service public. Mais, pour l’heure, Inter c’est impossible pour moi, au moins jusqu’en 2014. Mon métier, c’est la radio avant tout. Je ne vais pas faire une croix dessus sous prétexte que le service public est entre les mains de valets du pouvoir.


Comment comptez-vous concilier votre esprit critique et les contraintes du privé ?


Je verrai dans quelle mesure je peux m’exprimer, mais je ne vais pas faire de procès d’intention à une radio qui m’accueille en période d’élection présidentielle. Sur RTL, il y a toujours eu une tradition d’éditorialistes assez libres, certes plus à droite qu’à gauche. Philippe Alexandre en était un exemple sous Mitterrand. Le problème de censure serait plus à craindre du côté des annonceurs, mais ce n’est pas une chronique hebdomadaire, le jeudi vers 11 h 15, loin des enjeux d’une matinale, qui va changer la ligne éditoriale de la station. Il n’y a donc pas de raison d’être ennuyé.


N’a-t-il pas été frustrant de ne pas participer aux bouleversements de cette année ?


Ce que j’aurais voulu, c’est être sur le front avec BHL ! J’avais envie d’y aller, la chemise ouverte, et offrir mon torse aux forces ennemies ! Mais si je peux déjà fournir quelques commentaires sarcastiques… Quand on voit toute la gloriole dont est déjà en train de se prévaloir Nicolas Sarkozy dans l’affaire libyenne, je me dis qu’on aura besoin de paroles transgressives et différentes, sinon ça va être terrible. Il va capitaliser là-dessus, prôner l’union sacrée. Martine Aubry y est déjà allée de son petit compliment. Il est capable de revenir au pouvoir !

Médias
Temps de lecture : 2 minutes