«  Monte le son  », tais-toi !

Présentée par Gaël Le Forestier, inaugurée ce samedi 29 octobre sur France 4, « Monte le son ! » est une nouveauté annoncée comme « enfin un magazine d’humeur sur la musique ! » . À l’écran, c’est une déco cheap aux néons seventies et au mobilier type bar à vin de la rue Oberkampf, une émission animée par des chroniqueurs indigents. D’Alex Fighter (sic) à Leslie Vénus (sic), jusqu’à Philippe Manœuvre, présenté comme le Larousse du rock, dont l’ego ne lui permettrait pas de passer sous l’Arc de triomphe –  seul Stéphane Basset sauve la piètre baraque à côté d’un animateur perdu comme un draveur sur un essaim de bûches.

Présentations faites, l’émission embraye sur un « blind-test », copié-collé de ce que faisait Ardisson, assez désolant même sur les plus grands tubes de Queen, où les chroniqueurs ­­­­« avertis » hésitent à ­identifier « We Are The Champions » ; un « buzz en ville » relevant les événements de la semaine façon zapping (quoique le terme de « zapping » soit une injure au travail remarquable de Patrick Menais sur Canal) ; un « top et flop » facile de la semaine ; une séquence d’archives, dite « rewind », plutôt pathétique ; une « battle » (c’est-à-dire une bataille, faut croire que ça fait plus chic en anglais) ridicule, opposant deux avis sur un même album. À l’évidence, ça veut toucher d’jeuns.

La première prévoyait Joey Starr. Et s’est contentée du duo des Brigitte, qui a eu recours à trois prises avant de trouver la bonne, tandis que le public sur le plateau cherchait déjà la sortie. « Monte le son », dit le titre de l’émission. Quand ça donne envie d’éteindre la télé.