Consentement sexuel : Ce que oui et non veulent dire

Dans la suite logique des mouvements #MeToo et #balancetonporc, le gouvernement prépare un projet de loi sur les violences sexuelles et sexistes. Mais la parole et l’éducation à la sexualité sont les seuls moyens pour infléchir la culture du viol.

Ingrid Merckx  • 7 mars 2018
Partager :
Consentement sexuel : Ce que oui et non veulent dire
© GARO/AFP

Une tasse de thé pour contrer la culture du viol. Cela paraît trivial, mais c’est très efficace. Réalisé par le Blue Seat Studios, le film Tea Consent explique le consentement sexuel. En deux minutes et demie, il met en scène plusieurs situations : vous proposez du thé à une personne qui accepte, pas de problème ; vous proposez du thé à une personne qui hésite, vous n’allez pas la faire boire de force ; idem si elle répond « non merci » ; si elle répond « oui » et change d’avis, vous aurez fait du thé pour rien, tant pis. « Certaines personnes changent d’avis pendant que l’eau bout, ou le temps d’ajouter du lait, il n’y a rien de mal à changer d’avis. »

Combien d’enfants sont au fait que les caresses sexuelles d’un adulte ne sont pas normales ? Combien d’hommes ont-ils appris qu’une femme, même la leur, pouvait avoir envie un jour et pas le lendemain ? Et combien de personnes se sont dit, comme cette femme sur le site Lundi matin, que le consentement, c’était connaître son désir ? Et que le désir c’est mouvant mais que ça n’autorise pas l’autre à s’imposer.

Parler : seul moyen pour infléchir la culture du viol. Et favoriser l’éducation à la sexualité. Car le « violeur » est rarement un inconnu sanguinaire, même si celui-ci existe aussi. Si commissariats et gendarmeries ont fait des progrès, seulement 9 % des victimes portent plainte et 15 % de ces plaintes aboutissent. Inverser la charge de la preuve en faveur de la victime ? Redéfinir un seuil d’âge pour le consentement ? Dans la suite logique des mouvements #MeToo et #balancetonporc, le gouvernement prépare un projet de loi sur les violences sexuelles et sexistes qui doit arriver en conseil des ministres avant la fin mars.

À lire dans ce dossier : 

• C’est quoi, un « vrai viol » ?

• Juger le viol

• « Un âge du consentement est indispensable »

• Toutes les nuances de oui… et de non

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

À la frontière franco-britannique, la parade de l’extrême droite, entre associations inquiètes et forces de l’ordre passives
Reportage 6 décembre 2025 abonné·es

À la frontière franco-britannique, la parade de l’extrême droite, entre associations inquiètes et forces de l’ordre passives

Sur la plage de Gravelines, lieu de départ de small boats vers l’Angleterre, des militants d’extrême droite britannique se sont ajoutés vendredi 5 décembre matin aux forces de l’ordre et observateurs associatifs. Une action de propagande dans un contexte d’intimidations de l’extrême droite. Reportage.
Par Pauline Migevant et Maxime Sirvins
Comment le RN a monté en épingle l’enfarinement de Bardella pour s’attaquer aux syndicats
Analyse 5 décembre 2025 abonné·es

Comment le RN a monté en épingle l’enfarinement de Bardella pour s’attaquer aux syndicats

Après avoir qualifié son enfarinement de « non-événement », Jordan Bardella et des députés du Rassemblement national ont été jusqu’à interpeller le ministre de l’Éducation nationale pour infamer les « syndicats d’extrême gauche » qui encourageraient « la violence politique ».
Par Pauline Migevant
« J’estime être victime de harcèlement » : Sand, réprimée pour rappeler la loi à un député ex-RN
Récit 5 décembre 2025

« J’estime être victime de harcèlement » : Sand, réprimée pour rappeler la loi à un député ex-RN

À chaque événement public où se trouve Daniel Grenon, la militante d’Extinction Rebellion brandit une pancarte rappelant que « le racisme est un délit ». Un acte pour lequel elle a été convoquée plusieurs fois au commissariat et reçu un avertissement pénal probatoire.
Par Pauline Migevant
À Rennes, l’errance des mineurs isolés, abandonnés par l’État
Reportage 5 décembre 2025 abonné·es

À Rennes, l’errance des mineurs isolés, abandonnés par l’État

Plus de 3 200 jeunes étrangers attendent en France qu’un juge reconnaisse leur minorité. Pendant des mois, ces adolescents vivent à la rue, sans école ni protection. À Rennes, des bénévoles tentent de combler les failles d’un système qui bafoue les droits fondamentaux de l’enfant.
Par Itzel Marie Diaz