Sélection télé

Jean-Claude Renard  • 30 août 2007 abonné·es

Dimanche 2 septembre

Témoin à charge

Arte, 20 h 40

Quand Billy Wilder quitte la comédie pour la police, puisant à la source d’Agatha Christie. Ça donne Témoin à charge , avec Charles Laughton en avocat bourru et autoritaire. Un drôle de drame à suspens trempé de dérision.

Lundi 3 septembre

Histoire de la police française

France 5, câble et satellite, 21 h 30

Ça remet loin : en 1667, ministre de Louis XIV, Colbert rassemble les missions de police, jusqu’alors divisées. Le lieutenant de police est ainsi pourvu de tous les pouvoirs. Avec une idée fixe : celui qui tient la banlieue tient Paris. Au colbaque donc. Et d’implanter alors des postes à chaque porte de la capitale. Préoccupée d’abord par l’hygiène et l’insécurité, la police endosse rapidement une tenue politique, en réaction aux idées nouvelles que véhicule le siècle des Lumières. La Révolution apporte son lot de bouleversements, avec une déclaration qui définit les missions de la police : défense des droits naturels, dont la propriété et la sûreté. Puis Napoléon déploie les fonctions en plusieurs corps. Gendarmerie, ministère, préfecture. Au mitan du XIXe siècle, la photographie devient agent de recherche, diffuseur d’informations. La Troisième République renouvelle ses corps. Et le sergent de ville de virer en gardien de la paix. L’appellation vaut son pesant de démocratie… Racontée par Jean-Marc Berlière, Michel Kaptur et Éric Pittard, c’est là une histoire de la police française, de l’Ancien régime à aujourd’hui (en quatre volets, les trois suivants sont les lundis 10, 17 et 24 septembre, même heure). Soit plus de trois siècles de récit dynamique, habillé d’uniformes, brinquebalant les fonctions. Avec une constante double, l’insécurité et les relations ambiguës entre les cercles du pouvoir. Ce qui n’est pas près de changer.

Jeudi 6 septembre

Antoni Tàpies

France 5, câble et satellite, 21 h 40

Quand il empoigne ses premiers pinceaux, il attrape une espèce d’allergie à la peinture normale, c’est-à-dire à la peinture à l’huile. L’idée même du tableau lui déplaît. Il est obsédé par l’idée de faire autre chose. « C’était une rébellion contre la peinture académique , se rappelle Antoni Tàpies, une provocation, qui n’était pas véritablement contre ce que représentait cette peinture académique mais contre les gens qui aimaient cette peinture, contre toute l’ambiance rétrograde et dictatoriale qui régnait alors en Espagne sous Franco. » Tàpies y reviendra, à la peinture à l’huile, beaucoup plus tard. Une peinture vécue comme un travail de réflexion et l’échappement d’une émotion, plus griffée que construite, où se succèdent crayon, collages et assemblages. Le portrait mêle précisément réflexion et émotion.

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