L’abolition dans le monde

La suppression de la peine capitale progresse lentement. Cinquante-huit pays continuent d’y recourir.

Matthieu Balu  • 10 novembre 2011 abonné·es

En France, l’abolition de la peine de mort fête ses 30 ans. Promesse de campagne du président Mitterrand, elle fut soutenue par un ténor du barreau devenu garde des Sceaux, Robert Badinter. Célèbre pour son opposition à la peine capitale, il a défendu le texte portant l’abolition devant l’Assemblée nationale le 17 septembre 1981, et obtenu son approbation. La loi n° 81-908 mettant fin à la peine de mort a été promulguée le 9 octobre.

Depuis, l’Europe est devenue entièrement abolitionniste, à l’exception de la Biélorussie. Mais 58 pays continuent de recourir à la peine capitale. La Chine en tête, se rendant responsable des deux tiers des exécutions mondiales avec 1 718 mises à mort en 2009, d’après Amnesty International, « plusieurs milliers » en 2010. Les pays du Moyen-Orient – Arabie Saoudite, Iran et Yémen – exécutent plusieurs centaines de condamnés par an, notamment pour punir des crimes jugés contraires à la tradition islamique, comme l’apostasie ou l’homosexualité. La Corée du Nord aurait exécuté plus d’une soixantaine de personnes en 2010, mais peu d’informations percent.

Un certain nombre de démocraties tournent encore le dos à l’abolition. Les États-Unis en sont l’exemple le plus frappant : la peine capitale y frappe près de cinquante détenus chaque année. Le Japon a mis à mort une vingtaine de détenus depuis 2008. Taïwan et Singapour ont procédé à une exécution chacun en 2010. L’Inde a condamné une centaine de personnes la même année, mais la quasi-totalité des sentences auraient été annulées en appel.

Le Gabon a supprimé la peine de mort de sa législation en 2010. L’abolition serait à l’ordre du jour en Corée du Sud, au Liban, au Mali et en Mongolie.

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