« La dédiabolisation s’appuie sur des changements cosmétiques »
Gilles Ivaldi, chargé de recherches CNRS au Cevipof de Sciences Po Paris, décode la stratégie du RN pour assoir sa respectabilité.
dans l’hebdo N° 1742 Acheter ce numéro

© Arthur N. Orchard / Hans Lucas via AFP.
La « dédiabolisation » est au cœur du travail d’image et de respectabilité de Marine Le Pen. Elle maquille un parti dont la culture politique n’a jamais changé et qui reste d’extrême droite. Gilles Ivaldi, chargé de recherches CNRS au Cevipof de Sciences Po Paris, décrypte cette stratégie du Rassemblement national.
Avec Jordan Bardella à la tête du RN, peut-on toujours parler de dédiabolisation ?
Nous devons comprendre la dédiabolisation comme une stratégie, puisqu’il faut toujours se souvenir de son origine : c’est Marine Le Pen qui, la première, en parle en 2011. Il ne s’agit pas de changer le Front national [FN, rebaptisé Rassemblement national (RN) en 2018] dans sa structure, son personnel ou ses idées, mais de faire en sorte que les gens le perçoivent différemment. Et cette stratégie a fonctionné : Marine Le Pen a conduit le parti à des niveaux électoraux qu’il n’avait jamais tutoyés. Avec l’élection des députés RN en 2022, quelque chose s’est passé : la stratégie « veste et cravate » à l’Assemblée nationale paye.
La stratégie « veste et cravate » à l’Assemblée nationale paye.
Jordan Bardella peut être un caillou dans la chaussure de cette stratégie, car il représente à la fois le renouveau du RN, mais aussi une frange très radicale au sein du mouvement, et une
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