Voile, laïcité et présidentielle

Politis  • 30 août 2007 abonné·es

Le chef de la diplomatie turque, Abdullah Gül, devait être élu mardi président de la République. Son élection met un terme à une longue controverse à propos du voile que porte son épouse, Hayrunnisa. Auprintemps, l’armée, qui se prétend gardienne de la laïcité instaurée en 1923 par Mustafa Kemal, s’était opposée pour cette raison à l’élection d’Abdullah Gül. Mais les élections législatives convoquées pour dénouer la crise ont consacré une très large victoire du parti d’Abdullah Gül, le Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamique. Le conflit entre une « laïcité » alléguée et la démocratie semble donc se régler au profit de la démocratie. Mais la vérité est sans doute dans un propos d’Ufuk Uras, le leader du petit Parti de la liberté et de la solidarité (ODP, gauche), qui réfute toute menace islamiste. Pour lui, l’AKP n’est qu’un « parti néolibéral et néoconservateur typique du processus de mondialisation ». À croire que la polémique sur le voile de la femme du futur président n’avait pour but que de « voiler » cette évidence.

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