Arabie saoudite : Arrière-pensées pétrolières

Les dirigeants du monde entier se précipitent à Ryad après le décès du roi Abdallah.

Marie Roy  • 29 janvier 2015 abonné·es
Arabie saoudite : Arrière-pensées pétrolières
© Photo : AFP PHOTO / SAUL LOEB

Qu’est-ce qui a fait courir à Ryad François Hollande, Barack Obama et bien d’autres, dont le Russe Dimitri Medvedev, au lendemain de la mort du roi Abdallah d’Arabie saoudite ? La réponse tient sans doute en un mot : pétrole. L’empressement de ces chefs d’État et de gouvernement à se rendre dans la capitale saoudienne pour présenter leurs condoléances au nouveau monarque, Salmane, demi-frère du défunt, est sans doute le signe le plus cynique de realpolitik qu’on puisse livrer aujourd’hui. Le pays est en effet l’un des plus rétrogrades de la planète. On y fouette, ampute et décapite. Comme, ces jours-ci encore, le blogueur Raif Badawi, condamné à dix ans de prison et à mille coups de fouet, ou cette femme, Laila Bint Abdul Muttalib Basim, décapitée en place publique alors qu’elle clamait son innocence du meurtre dont on l’accusait.

Sans parler de l’oppression qui pèse quotidiennement sur les femmes. Mais voilà… La dynastie des Saoud a la main sur 15,9 % des réserves de pétrole, et elle assure 13,3 % de la production mondiale. Et feu le roi Abdallah était l’un des hommes les plus influents et riches de la planète. C’est assez pour faire oublier qu’avant de rallier la coalition anti-Daesh en Irak, l’Arabie saoudite a financé la secte avec laquelle elle partage certaines pratiques barbares. Et que le pays est le fief du wahhabisme – le courant le plus rétrograde de l’islam –, qui diffuse dans le monde arabe et les pays occidentaux un message obscurantiste que nos dirigeants occidentaux disent combattre chaque jour. Cherchez la contradiction !

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