Europe : la dérive du continent

Fondée historiquement sur une défense réformiste de la classe ouvrière, la social-démocratie est devenue une force d’accompagnement du libéralisme.

Michel Soudais  et  Olivier Doubre  • 30 novembre 2016 abonné·es
Europe : la dérive du continent
© Photo : DPA

La social-démocratie, qui a longtemps été un des principaux courants politiques en Europe de l’Ouest, où elle est née et s’est imposée comme la force dominante à gauche, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Les électeurs s’en détournent, les militants la quittent, son projet, qui a perdu tout caractère propulsif, se distingue mal de celui des libéraux et des conservateurs avec qui elle cogère l’Union européenne (UE), que ce soit au sein de la Commission européenne, au Parlement européen ou dans le huis clos des sommets et des conseils des ministres.

Qu’ils se disent « socialistes » ou « sociaux-démocrates », les partis affiliés au Parti socialiste européen (PSE) sont pourtant loin d’avoir connu le sort du Pasok grec, qui a réussi entre 2009 et 2015 à diviser par dix le nombre de ses députés, passant de 43,9 % à 6,3 %. Car les partis sociaux-démocrates, beaucoup l’ignorent – sans doute à cause de leur identité de plus en plus évanescente –, siègent encore dans la moitié des gouvernements des pays membres de l’UE. Ils sont au pouvoir dans huit d’entre eux (Autriche, France, Italie, Malte, Portugal, République tchèque, Slovaquie, Suède) et participent à des gouvernements de coalition sous direction conservatrice dans six autres (Allemagne, Estonie, Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Slovénie). Ces positions sont toutefois plus résiduelles que dynamiques et n’invalident

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Monde
Publié dans le dossier
Une social-démocratie à l'agonie
Temps de lecture : 8 minutes