En Sarkozie

Politis  • 26 novembre 2009
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L’inflation des gardes à vue

S’il est un domaine où le gouvernement pourrait se flatter d’une croissance soutenue, c’est bien celui des gardes à vue. Ses services en ont recensé 577 816 en 2008, contre 336 718 en 2001. Cette explosion – un syndicat de police évoque le chiffre de 600 000 depuis le début de l’année – inquiète les défenseurs des libertés publiques mais aussi… François Fillon. Samedi, lors de l’inauguration d’une maison d’arrêt, le Premier ministre a jugé évidente la nécessité de « repenser » les conditions de la garde à vue, un acte « grave » qui ne doit pas être envisagé comme « un élément de routine » par les enquêteurs. Les syndicats de police s’étonnent de cette suspicion jetée sur leur travail. On ne leur donnera pas tort : l’augmentation des gardes à vue résulte de l’inflation de textes répressifs voulus par l’UMP et de la politique du chiffre mise en place par le gouvernement.

Esbroufe

« Les employeurs d’étrangers en situation irrégulière seront dans le collimateur des inspecteurs du travail » , annonce Xavier Darcos dans le Parisien (22 novembre). Le ministre du Travail promet un renforcement des contrôles et «  des sanctions qui touchent au porte-monnaie et à l’image » , pouvant aller jusqu’à la fermeture administrative des entreprises dont l’activité serait « construite autour du travail illégal » . Éric Besson confirme qu’il présentera d’ici à deux mois un texte en ce sens. Avec 450 inspecteurs du travail sur toute la France, moins qu’il y a un siècle, l’augmentation des contrôles ne sera toutefois qu’un vœu pieux…

Les échos
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