« Terrains de sport, terrains de luttes » : le nouveau hors-série de Politis

Politis publie un hors-série consacré au sport, à l’approche des très controversés Jeux olympiques et paralympiques de Paris. 50 pages à retrouver en ligne, sur notre boutique et en kiosque.

Pierre Jacquemain  • 25 avril 2024
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« Terrains de sport, terrains de luttes » : le nouveau hors-série de Politis
© Louise Lebert

Le hors-série « Terrains de sport, terrains de luttes » est à retrouver sur notre site Internet, sur notre boutique et en kiosques.


Politique du sport

Il faut lire la carte blanche accordée à Abd-Allah, ce jeune homme de 22 ans qui a grandi en foyer, et devenu éducateur sportif, pour comprendre comment le sport peut tout changer de votre vie, vous faire quitter la trajectoire à laquelle vous étiez socialement assigné. Il faut prêter une grande attention à ces jeunes exilés, photographiés à Athènes, qui ont trouvé dans la pratique amateur un collectif attentionné, un refuge solidaire, loin du racisme décomplexé qui s’exprime partout.

N’en déplaise à Emmanuel Macron, le sport est politique.

Il faut lire aussi ces reportages, avec cette équipe de football portée par des joueurs sourds et malentendants qui font la fierté de toute une ville, Nîmes, ou encore cette analyse sur les sportifs et sportives transsexuel·les, pour mesurer le rôle fondamental que jouent les clubs et équipes de proximité en faveur de l’insertion sociale. Enfin, il faut lire les entretiens avec Pascal Boniface, Frédéric Ferrer ou encore Emmanuel Bonnet-Oulaldj et Guillaume Dietsch pour comprendre les imbrications du sport avec le monde de la création, de la culture et plus généralement avec le monde qui nous entoure, qu’il s’agisse des grands désordres mondiaux, des guerres et des conflits, du dérèglement climatique ou des inégalités sociales.

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N’en déplaise à Emmanuel Macron, le sport est politique. L’organisation des grandes compétitions internationales est toujours une occasion de le rappeler. Hier au Qatar, avec un Mondial endeuillé par la mort de plusieurs milliers d’ouvriers immigrés en l’absence de droit du travail ou de respect des droits humains – ceux des étrangers, des femmes et des LGBTQIA+. Aujourd’hui avec Paris 2024, dont la promesse de Jeux olympiques et paralympiques accessibles, écologiques et socialement responsables risque de faire de nombreux déçus.

Le sport reste souvent le parent pauvre des politiques publiques.

À commencer sans doute par les habitants des quartiers populaires qui, après avoir vécu l’enfer des travaux – constructions de nouveaux quartiers et de nouvelles infrastructures sportives et de transports –, risquent pour une grande majorité d’entre eux de ne profiter des JOP qu’à travers leurs petits écrans. Les prix des places pour assister aux compétitions, même si certaines seront offertes par les collectivités, restent inabordables

Seul lot de consolation : un « héritage » non négligeable en matière d’équipements sportifs, qui bénéficieront aux scolaires et aux clubs de proximité – si toutefois la gentrification de ces territoires ne contraint pas leurs habitants à les quitter, comme ce fut massivement le cas à Londres après le passage des JOP de 2012.

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Vu comme un vecteur du capitalisme – le sport business –, du nationalisme et du militarisme, associé à des passions vulgaires et à un opium du peuple, le sport reste souvent le parent pauvre des politiques publiques. C’est trop vite oublier sa riche histoire commune avec les mouvements sociaux et faire l’impasse sur le potentiel émancipateur de la pratique sportive. De grands moments sportifs nous attendent. Peut-être conduiront-ils à cette prise de conscience collective. Espérons-le !


Le sommaire du hors-série n°79, « Terrains de sport, terrains de lutte »

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