CICE : Un petit bol d’air pour les PME

Grâce à une avance sur le montant du CICE, certaines structures ont pu profiter d’une aide précieuse.

Erwan Manac'h  • 21 septembre 2016 abonné·es
CICE : Un petit bol d’air pour les PME
© Photo : JACQUES DEMARTHON / AFP

Lorsque les milliards pleuvent, il faut bien que cela ait quelques effets positifs. Le CICE aura au moins contribué à mettre en lumière l’action positive de la Banque publique d’investissement (BPI), en soutien aux petites et moyennes entreprises (PME). L’enjeu est de taille, car ces dernières emploient près de la moitié des salariés en France.

La BPI, créée en 2012 par le gouvernement socialiste, a offert un « préfinancement » du CICE. Sur simple déclaration en ligne, les entreprises ont pu emprunter les crédits attendus au titre de cet avantage fiscal. En deux ou trois semaines, elles bénéficiaient alors du montant prévisionnel du crédit d’impôt. Un apport rapide de liquidités qui a pu se révéler crucial pour celles qui étaient en mal de trésorerie. Cela leur a permis de « reconstituer les fonds de roulement, en substitution à des outils de trésorerie que les banques commerciales n’assuraient pas », écrit la sénatrice communiste Marie-France Beaufils dans son rapport d’information sur le sujet. « J’ai rencontré des entreprises innovantes qui ont un mal fou à trouver les financements nécessaires à leur développement », précise-t-elle à Politis.

Le principal atout de la BPI est qu’elle n’est pas aussi frileuse qu’une banque classique. « Le préfinancement est un moyen efficace pour financer sa trésorerie, même pour les entreprises qui n’entrent pas dans les critères de solvabilité d’un emprunt classique, résume Éric Champenois, directeur des financements de court terme de la BPI France. Nous accordons largement le préfinancement, tant que nous avons la garantie que l’entreprise sera sur pied assez longtemps pour toucher le CICE que nous lui avançons. » Résultat, 12 000 entreprises, PME ou TPE pour les trois quarts, ont pu bénéficier d’une aide rapide pour un montant total de 1,7 milliard d’euros en 2015. L’accès à ce surplus de trésorerie a permis à des entreprises de lancer des investissements qu’elles envisageaient pour plus tard.

Le syndicat Force ouvrière, qui revendique la paternité de l’idée d’une banque publique, applaudit son « fonctionnement très transparent », contrairement à l’utilisation du CICE dans les grandes entreprises. L’institution, juge le syndicat, « est capable de vous dire qu’elle a créé 70 000 emplois au total depuis son lancement ». Conclusion, pour Mohammed Oussédik, de la CGT, l’argent du CICE aurait été beaucoup plus utile s’il avait été déployé pour « outiller la BPI ».

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CICE : Le casse du siècle
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