Traverser les frontières
dans l’hebdo N° 1135 Acheter ce numéro
Je ne sais si mon grand-père paternel, que je n’ai pas connu, peut être tenu pour un aventurier. Sans doute pas. Né à Tétouan (Maroc) en 1885, fuyant probablement la pauvreté, il n’en traversa pas moins, bien jeune, tout un océan pour rejoindre Guayaquil (Équateur) dans l’espoir d’y faire fortune. Il s’y enrichit en effet, quoique de manière peu exotique pour un Juif : en vendant du tissu. Deux décennies plus tard, il prenait le bateau dans l’autre sens, rentrait « au pays », y épousait sa nièce, fille de sa sœur, et s’établissait à Mascara (Algérie), où il vécut jusqu’à sa mort, à la veille de l’Indépendance. Tantôt protégé espagnol, tantôt protégé français, mon grand-père paternel, si je crois ce qu’on m’en a dit, était un apatride, un homme sans passeport.
Mon père, fils du précédent, fit, lui, un autre voyage. Né Français, en Algérie, il n’a jamais eu
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