Mémoire et oublis
Comment ne pas voir que l’hommage populaire ressemble à une critique subliminale de ce qui caractérise le pouvoir actuel, au parlé lisse et froid de la technocratie ?
Comment ne pas voir que l’hommage populaire ressemble à une critique subliminale de ce qui caractérise le pouvoir actuel, au parlé lisse et froid de la technocratie ?
Les générations de l’après-guerre avaient appris à s’armer de « patience ». La révolution triomphante résoudrait tous les problèmes. Ce qui marque les mobilisations d’aujourd’hui, c’est au contraire une saine impatience.
Gagnante en terme d’image, cette stratégie n’est pas sans risques à moyenne échéance si elle ne donne pas de résultats tangibles. Le précédent des tentatives en direction de Donald Trump montre les limites de l’exercice.
Par les temps qui courent, la société française n’a pas besoin d’encouragement à l’islamophobie. Surtout de la part d’une figure morale reconnue comme Henri Peña-Ruiz.
À Biarritz, le monde a assisté à une représentation parfaitement scénarisée de la comédie du pouvoir. Mais Emmanuel Macron et ses collègues ont tout de même laissé échapper une vérité. Ils ont écarté ce qui devait être l’essentiel de l’ordre du jour : la lutte contre les inégalités.
« Un homard un ex-ministre un maillot jaune un goujat raciste un thermomètre en folie un rapport d’expert » : l’actualité de ce milieu d’été torride aurait sans doute inspiré Prévert.
Sur la question de l’avortement, comme sur la fin de vie, notre société a tranché. Il ne s’agit pas, à proprement parler, de laïcité, mais de la philosophie qui la sous-tend. La loi des hommes prime sur le droit divin.
Ce qui peut être reproché à Tsipras, c’est d’avoir voulu rester au pouvoir pour mettre en œuvre une politique qui n’était pas la sienne. Il a hypothéqué l’avenir en transformant la nature politique de son mouvement.
La question du réchauffement climatique est un peu plus que banalement politique. La simple gestion du système actuel n’y suffira pas. L’écologie butte là sur quelque chose de profondément révolutionnaire.
Les grands principes proclamés par Trump et ses amis n’ont en réalité que deux motivations : le pétrole et le soutien aux colons israéliens qui rêvent de liquider le Hezbollah pro-iranien.
Il est urgent de rompre le silence sur ce qui se passe à Idlib, tout en exigeant de la France qu’elle cesse de livrer des armes à l’Arabie saoudite et à l’Égypte. Dans ce dernier dossier, le mensonge officiel n’est pas seulement moralement intolérable, il empoisonne notre démocratie.
L’urgence est évidemment climatique. Mais elle est aussi sociale et politique. Et les nouveaux paradigmes antiproductivistes, en rupture avec la religion de la croissance, sont admis aujourd’hui par une bonne partie de la gauche, y compris La France insoumise.
Nous sommes convaincus à Politis que l’écologie ne peut être que de gauche. Les Verts peuvent-ils convaincre de leur engagement social ? Le peuvent-ils sans donner à penser qu’ils ne sont que de magnifiques lanceurs d’alerte ? Bref, peuvent-ils, mais avec d’autres, prétendre au pouvoir ?
Dans le scrutin de dimanche 26 mai, la compétition entre Macron et Le Pen n’est pas notre affaire. Cette fois, nous avons d’autres possibilités. La gauche est là, avec ses nuances…
On rêverait d’une Europe unie qui serait en mesure de désobéir à M. Trump. Au lieu de ça, on a plus entendu l’Europe élever la voix contre la riposte iranienne que contre l’agression américaine.
La condition du sauvetage de notre commun Titanic : opérer des « réformes fondamentales des systèmes financiers et économiques mondiaux ». Allez dire ça à MM. Trump et Poutine !
Des journalistes convoqués aux commissariat ou à la DGSI, un autre placé en garde à vue… ces événements nous invitent, ces jours-ci, à méditer sur la fragilité des libertés publiques.
Tant mieux si Notre-Dame est sauvée. Mais ces sommes gigantesques sorties en un claquement de doigts par les Pinault, Arnault, Bettencourt et consorts font ressurgir une réalité que l’on s’efforce le plus souvent de cacher.